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Urgent

Samantha Power et la face cachée de la crise en RDC

Redigé par Tite Gatabazi
Le 30 mai 2023 à 08:25

Il est essentiel de lever le voile sur certains aspects peu médiatisés de la situation troublée en République Démocratique du Congo (RDC) , aspects sur lesquels Samantha Power, éminente figure internationale, reste étrangement silencieuse.

L’impératif premier d’un gouvernement est de garantir la sécurité de ses citoyens. Cette responsabilité repose indéniablement sur le gouvernement congolais.

Or, le tableau qui se dessine en RDC est loin de cet idéal. Les camps de déplacés auxquels Samantha Power fait allusion se trouvent dans une zone désormais contrôlée par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et leurs supplétifs, après le retrait officiel du M23 de Kibumba et du camp militaire de Rumangabo.

Un rapport du groupe d’experts de l’ONU datant de décembre 2022 n’hésite pas à affirmer que : "les FARDC font partie du problème sécuritaire en RDC, ils volent, violent, pillent, massacrent et bombardent indistinctement les civils et les infrastructures". Une situation dramatique qui est, hélas, trop souvent ignorée.

Samantha Power reste également silencieuse sur le comportement des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), tristement célèbres pour leur recours systématique au viol comme arme de guerre, et pour la réduction des femmes et des filles à l’état d’esclaves sexuelles.

Ce constat, abondamment documenté, ne peut être ignoré.

Pire encore, Power ne semble pas prendre la mesure du discours de haine véhiculé en RDC, qui incite à la violence et encourage les persécutions contre les Tutsis congolais, allant jusqu’à la cruauté envers les animaux, largement exposée sur les réseaux sociaux.

Il est inconcevable que Power ait pu ignorer le communiqué de la conseillère spéciale de l’ONU du 30 novembre 2022, ni la plainte du collectif d’avocats mené par Me Maingain.

Dans le communique, la conseillère spéciale s’alarmait de l’escalade de la violence en RDC, qui est un signe avant-coureur de la fragilité de la société et la preuve de la présence persistante des conditions qui ont permis à la haine et à la violence à grande échelle d’éclater en un génocide dans le passé ».

De même, la visite en RDC du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) n’est certainement pas une coïncidence.

Les efforts régionaux pour la paix, notamment la feuille de route de Luanda et le processus de Nairobi, sont sabotés par le gouvernement congolais, sous les yeux du monde entier, à l’exception notable de Samantha Power.

Il est aussi à regretter que le gouvernement congolais accuse faussement les troupes régionales d’inefficacité alors qu’elles ont réussi à obtenir le retrait du M23 et ont protégé les civils pendant près de trois mois.

En outre, Power porte des accusations infondées contre le Rwanda, passant sous silence les provocations que ce pays a subies, notamment trois tirs de roquettes sur Kinigi et trois violations de son espace aérien par un avion de guerre Sukhoi 25, sans parler des incidents à la frontière de Rubavu.

Dans ce contexte, il est urgent de se poser la question : pourquoi Samantha Power demeure-t-elle silencieuse sur ces enjeux cruciaux ?

C’est un silence qui, par son poids, contribue à alourdir le fardeau déjà insoutenable porté par le peuple congolais.

Samantha Power, éminente figure internationale

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