La décision, annoncée par décret à la télévision d’État, s’accompagne de la révocation de Bol Mel de son poste de général et de son rôle au sein du Service national de sécurité (NSS).

Le président Kiir a également destitué le gouverneur de la Banque centrale et le directeur de l’Autorité fiscale, tous deux proches de Bol Mel. Aucun successeur n’a été désigné et aucune explication officielle n’a été fournie pour ces mesures.

Âgé de 47 ans, Benjamin Bol Mel avait été nommé vice-président en février, succédant à James Wani Igga, vétéran de la politique et général. Il avait également été promu premier vice-président du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), le parti au pouvoir, avant d’être élevé au rang de général dans le NSS. Ces positions lui avaient conféré une influence considérable et l’avaient placé en position de successeur potentiel du président Kiir, âgé de 74 ans.

Bol Mel fait l’objet de sanctions américaines depuis 2017 pour corruption présumée. Selon un rapport récent des Nations unies, des entreprises qui lui sont affiliées auraient perçu 1,7 milliard de dollars pour des travaux routiers qui n’ont jamais été réalisés. L’intéressé n’a jamais répondu directement aux accusations de corruption et n’a pas commenté son limogeage.

Les élections initialement prévues ont déjà été repoussées à deux reprises, tandis que l’arrestation en mars de Riek Machar, ancien vice-président et rival historique de Kiir durant la guerre civile, pour trahison, a ravivé les inquiétudes d’un possible retour à la violence.

Le Soudan du Sud, devenu le plus jeune État du monde en 2011, a été plongé dans une guerre civile (2013-2018) ayant fait environ 400 000 morts. L’accord de partage du pouvoir de 2018 peine à stabiliser le pays, tandis que des affrontements sporadiques et des tensions politiques persistent.

Le président Salva Kiir a limogé Benjamin Bol Mel, l’un de ses cinq vice-présidents et probable successeur