Selon des analystes, ce prétendu programme de démantèlement semble surtout relever d’un jeu de façade, la RDC collaborant depuis de nombreuses années avec ce groupe terroriste tout en prétendant lutter contre lui.
Créées en 2000 à partir de l’ALiR, les FDLR sont composées d’anciens Interahamwe impliqués dans le génocide contre les Tutsi en 1994 au Rwanda, d’ex-soldats des Forces armées rwandaises (Ex-FAR) et de certains réfugiés rwandais.
Reconnaissant la menace que représente ce groupe pour la sécurité régionale, le Rwanda et la RDC avaient signé, le 27 juin 2025 avec l’appui des États-Unis, un accord de paix incluant des dispositions pour son démantèlement.
Une campagne de sensibilisation visant à inciter les combattants à déposer les armes devait précéder le lancement des operations, l’armée congolaise ayant sommé dès le 10 octobre, les FDLR de se rendre soit aux autorités soit aux forces de maintien de la paix de l’ONU (MONUSCO).
Suite à cet appel, un groupe de militaires congolais dirigé par le chef des services de renseignement militaire, le gén. de brig. Patrick Sasa Nzita, a été envoyé dans la ville de Walikale pour mener cette prétendu campagne.
Toutefois, le général de brigade Nzita a indiqué « n’avoir rencontré aucun combattant FDLR ».
Interrogés sur le choix de mener une campagne dans des zones où ces combattants ne se trouvaient pas, ils ont précisé que ces endroits étaient, selon eux, « proches des principales bases du groupe génocidaire ».
Où se trouvent les FDLR ?
Les FDLR étaient initialement présentes dans plusieurs zones du Nord-Kivu, notamment à Rutshuru et Masisi, avant de fuir vers des régions reculées sous contrôle de l’armée congolaise et des groupes dits « Wazalendo » à la suite des attaques répétées de l’AFC/M23.
Selon l’AFC/M23, certains combattants se sont réfugiés dans le Sud-Kivu, où ils s’allient aux forces burundaises et à d’autres groupes armés pour attaquer les Banyamulenge dans les territoires de Fizi, Uvira et Mwenga.
En octobre 2025, le Centre rwandais de Renseignement Financier (FIC) a rapporté que les dirigeants des FDLR, parmi lesquels le général de division Gaston Iyamuremye et le commandant Pacifique Ntawunguka (« Gen Omega »), opèrent dans des zones du territoire de Walikale relevant de l’État congolais.
Pourtant, les FARDC déclarent que certains combattants se trouvent, selon eux, dans des zones contrôlées par l’AFC/M23, ce qui leur permettrait d’échapper aux opérations de démantèlement.
Le porte-parole des FDLR-FOCA, le lieutenant-colonel Octavien Mutimura, a déclaré à Radio France Internationale (RFI) que les FDLR ne prévoient pas de déposer les armes et qu’ils n’ont pas peur d’éventuelles attaques, affirmant protéger des réfugiés rwandais.
Malgré les fausses allégations FDLR concernant ces réfugiés, le Rwanda, de son côté, continue de recevoir ceux rapatriés volontairement de la RDC avec l’aide du HCR.
En effet, depuis janvier 2025, environ 5 000 Rwandais sont rentrés au pays, dont 222 lors du dernier rapatriement du 6 novembre.
Ntawiha Feza, récemment rapatriée, témoigne : « Je me sens bien car je suis enfin rentrée chez moi avec mes trois enfants. Même si mon mari a été tué, j’ai maintenant espoir en une vie meilleure ici au Rwanda. »
Une coopération RDC-FDLR ancienne mais masquée
Alors que l’État congolais soutient que les FDLR sont peu nombreux et vieillissants, incapables de constituer une menace pour la sécurité du Rwanda, le lieutenant-colonel Mutimura affirme au contraire que le groupe dispose « d’un grand effectif ».
En juin 2025, le porte-parole de l’armée rwandaise, le général de brigade Ronald Rwivanga, a déclaré que les combattants des FDLR étaient estimés à un nombre compris entre 7 000 et 10 000, qui se mêlent parfois à la population civile pour se protéger lors d’attaques, se servant ainsi de civils comme boucliers humains.
Ce scénario n’est pas nouveau. Sous pression internationale, en septembre 2024, l’armée de la RDC avait mené des opérations dans les environs de Sake (Shove, Kimoka, Lupango, Mubambiro). Cependant, les combats ont principalement ciblé le groupe APCLS, et non les FDLR.
Avant ces opérations, il est rapporté que le général-major Peter Cirimwami, alors gouverneur du Nord-Kivu, avait averti les hauts responsables des FDLR afin qu’ils déplacent leurs bases.
Bien que les experts de l’ONU aient précisé que ces attaques étaient accidentelles et ne ciblaient pas spécifiquement les FDLR, le lieutenant-colonel Mutimura a étonnamment déclaré que le groupe avait perdu « de nombreux combattants et beaucoup de matériel » lors des opérations de septembre 2024, essayant de dissiper toute collaboration avec l’armée congolaise.
Pourtant, des preuves solides montrent que cette coopération existe bel et bien. Le 25 janvier 2025, l’épouse du président Tshisekedi a elle-même rendu visite à des soldats blessés, certains portant le symbole des Forces dites spéciales des FDLR, connu sous le nom de CRAP.














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