Ces organisations partagent un objectif commun : saper la sécurité nationale par tous les moyens. Depuis sa création, le RNC a mené de nombreuses opérations perturbant la sécurité, notamment entre mars 2010 et janvier 2013. À cette période, ses dirigeants Kayumba Nyamwasa et Patrick Karegeya ont recruté au moins 100 anciens membres des FDLR pour soutenir leurs opérations terroristes.
Lors du procès du lieutenant Joel Mutabazi, il a été révélé que des membres du RNC et des FDLR s’étaient rencontrés en juin 2013 au Mamba Point Bar à Kampala, en Ouganda, pour planifier des attaques à Kigali lors des élections parlementaires de septembre, ainsi que pour la période de Noël et du Nouvel An.
Attaques à la grenade à Kigali en 2010
En 2010, plusieurs attaques à la grenade ont frappé Kigali. Une grenade a explosé « Chez Rubangura ». Une autre a été lancée dans un lieu communément appelé « Chez Venant », où se trouvaient des taxis en partance pour différentes zones de la ville, tandis qu’une troisième grenade a été lancée au terminus de bus de Nyabugogo.
Le 15 mai 2010, une attaque au centre-ville de Kigali a tué deux personnes et grièvement blessé 32 autres. Les attaques se sont étendues à Nyamagabe, Gisagara, Muhanga, Huye et Rubavu. À Muhanga, une grenade a explosé au lieu-dit « Jacques », blessant 16 personnes, dont certaines sont décédées à l’hôpital.
Témoignages de victimes
Parmi les victimes figuraient Barahira Rwema Issa et Mukayiranga Annonciata. Rwema, blessé par une grenade chez « Rubangura » le 19 février 2010, raconte :
« Je venais de déposer un passager et m’apprêtais à rentrer à Muhanga. En quittant Rubangura, je marchais près de la station SP, fréquentée par des compagnies de bus telles qu’Horizon, quand j’ai entendu un bruit violent et aperçu un éclair : la grenade venait d’exploser. C’était terrifiant. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais été touché par des éclats de grenade dans le dos. »
Mukayiranga, elle, se souvient de ce 11 juillet 2010, alors qu’elle faisait des courses pour le mariage prochain de son frère :
« Il y a eu une explosion soudaine. Il y avait beaucoup de blessés. Je ne me suis rendu compte de ma blessure qu’après qu’une personne me l’a signalée. J’ai couru au CHUK pour recevoir des soins. Mes chaussures étaient remplies de sang, et il y avait tant de blessés que je ne pouvais pas les compter. »

Attaques du FLN en 2018
En 2018, le FLN a mené des attaques dans les environs de la forêt de Nyungwe, pillant les populations, tuant des civils et détruisant des infrastructures dans le cadre de l’opération « isolons Cyangugu », survenue à plusieurs dates, notamment le 3 juin, le 19 juin, le 1er juillet, le 13 juillet et le 15 novembre 2018.
Selon les informations disponibles, certaines figures du gouvernement burundais auraient soutenu ces opérations clandestines. Les auteurs ont tué des civils, pillé commerces et bétail, kidnappé des habitants, blessé plusieurs personnes et saccagé des maisons et des véhicules.
Ces attaques ont touché Nyabimata et Kibeho, faisant plusieurs victimes parmi les habitants. Josephine Mukashyaka a perdu son mari, Fidèle Munyaneza : « Mon mari était le soutien de notre foyer. La vie est difficile maintenant qu’il n’est plus là. » Marie Chantal Ingabire a également perdu son mari, Anathole Maniraho, laissant deux enfants orphelins.
Dans la nuit du mardi 19 juin 2018, le groupe a pris pour cible les bureaux du secteur de Nyabimata, blessant le secrétaire exécutif et incendiant sa voiture. Lors de la même attaque, Fidèle Munyaneza, Anathole Maniraho et un habitant local, Joseph Habimana, ont été tués, les autorités locales ayant rapporté que les attaques ont eu lieu entre 23 h 30 et minuit.

En 2021, le FLN a tenté une nouvelle attaque par le biais de Nyungwe, mais ses combattants ont été neutralisés par les Forces de défense du Rwanda.
« Nos forces ont parfaitement accompli leur mission », avait indiqué le porte-parole des RDF, le général de brigade Ronald Rwivanga.
Attaques des FDLR et du RUD-Urunana
Depuis 1994, les attaques des FDLR se concentrent sur les régions du nord-ouest, le long de la frontière avec la RDC, dans le but de revenir au Rwanda et de poursuivre l’agenda génocidaire. En octobre 2019, des combattants du RUD-Urunana ont frappé les secteurs de Kinigi et de Musanze, faisant 14 morts, 18 blessés et détruisant des infrastructures communautaires.
Entre mars et juin 2022, les FDLR, en collaboration avec des unités militaires de la RDC, ont bombardé le district de Musanze avec des mortiers. En janvier 2025, elles ont frappé le district de Rubavu, faisant 16 victimes.

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