Ce titre trompeur installe une juxtaposition fallacieuse et une attente factice, alors même que le contenu révèle l’inexactitude du lien supposé. L’accord de Washington était un traité bilatéral entre États, et l’AFC/M23, en tant que groupe armé non étatique, n’y est aucunement partie prenante.
Or, plutôt que de clarifier cette évidence, le média relègue cette précision capitale au fin fond de l’article, dans le paragraphe 25, espérant que le lecteur n’y prêtera pas attention.
Cette stratégie ne relève pas de l’approximation journalistique, mais d’une manipulation intentionnelle : transformer l’absence de conformité d’un acteur extérieur à un traité qui ne le concerne pas en « violation », en scandale et en sujet de sensation.
Par ce procédé délibéré, le journalisme, au lieu de s’astreindre à l’exigence rigoureuse de l’analyse et de l’investigation, se mue en simple art narratif, privilégiant le récit fabriqué et sensationnel à l’exploration lucide des faits.
La véracité de l’information, instrument indispensable de la connaissance et de la responsabilité civique, se trouve ainsi sacrifiée sur l’autel d’un récit préfabriqué, où l’apparence du drame supplante la compréhension des causes et où la quête de vérité cède la place à la construction artificielle d’une intrigue destinée à séduire, impressionner et manipuler le lecteur.
L’ethnocentrisme médiatique et le mépris des vies congolaises
Plus encore, le traitement réservé aux populations congolaises est exemplaire du désintérêt systémique des médias occidentaux pour la vie africaine. Les articles privilégient les minerais, les réactions occidentales, la supposée complicité de l’ONU ou la responsabilité du Rwanda, avant de n’évoquer, qu’en ultime position, les civils congolais. La souffrance endurée par des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants devient un simple décor, un bruit de fond, dans un récit centré sur les intérêts économiques et géopolitiques occidentaux.
Cette déformation systématique se traduit par une rhétorique lénifiante : « conflit complexe », « chaos », « longue durée »… autant de termes qui détournent l’attention des causes réelles, échecs de l’ONU, ingérence persistante, contrôle économique et politique européen, négligence historique et transforment les victimes en accessoires narratifs.
Les vies congolaises ne semblent exister aux yeux de certains médias occidentaux que par la valeur des minerais qu’elles défendent ou par l’opportunité diplomatique qu’elles offrent.
De cette vision découle un journalisme perverti, qui ne s’astreint plus à informer mais se transforme en juge moral imposant ses verdicts, fondés sur des perceptions étrangères et distantes, appliquées à des populations qu’il ignore et à des réalités qu’il choisit délibérément de passer sous silence.
Ainsi, l’information cesse d’être un instrument de connaissance et de responsabilité, pour devenir un vecteur de manipulation et de partialité idéologique.
En somme, la BBC et d’autres médias occidentaux ne se contentent pas de mal rapporter ; ils construisent une fiction où la vérité devient accessoire, où l’Afrique n’existe qu’au travers de ses ressources et de ses acteurs instrumentalisés.
La tragédie congolaise n’y est jamais première ; elle n’existe que pour confirmer les narratifs et conforter les certitudes d’un Occident qui se croit juge, jury et spectateur, mais jamais défenseur de vies humaines.














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