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Un an après les attaques du Hamas sur Israël, quel bilan pour le monde ?

Redigé par Jibril Nzaba
Le 7 octobre 2024 à 02:04

Le 7 octobre 2023, le groupe Hamas, mouvement de résistance pour les uns mais classé comme organisation terroriste par de nombreux pays, a lancé une attaque sans précédent sur Israël, marquant un tournant majeur dans le conflit israélo-palestinien. Ce jour-là, une série d’assauts coordonnés, incluant des tirs de roquettes et des infiltrations terrestres à travers la bande de Gaza, ont causé la mort de centaines d’Israéliens et plongé la région dans une nouvelle vague de violence. Un an plus tard, le monde se souvient de cette tragédie qui a eu des répercussions profondes non seulement au Proche-Orient, mais aussi à l’échelle mondiale.

L’attaque du Hamas et la réponse d’Israël ont laissé derrière elles un lourd bilan humain. Dès les premières heures de l’offensive, le Hamas a tué plus de 1 400 Israéliens, dont la majorité étaient des civils, selon des sources officielles israéliennes. Cette attaque s’est avérée être l’une des plus meurtrières qu’Israël ait connue depuis sa fondation en 1948. Des hommes, des femmes, et des enfants ont été victimes de tirs de roquettes et de kidnappings de la part des combattants du Hamas. L’attaque a aussi choqué le monde par la brutalité de certaines images diffusées, montrant des civils innocents pris dans la tourmente du conflit.

Depuis le 7 octobre 2023, après l’attaque du Hamas contre Israël, le bilan des morts du côté palestinien est catastrophique. En octobre 2024, on estime que plus de 41 870 Palestiniens ont perdu la vie à cause de la riposte militaire israélienne. En plus de ces pertes humaines considérables, plus de 97 000 personnes ont été blessées à Gaza en raison des frappes aériennes et des opérations terrestres israéliennes en cours.

Conséquences géopolitiques et géostratégiques au Proche-Orient

L’attaque du Hamas a radicalement changé la dynamique géopolitique dans la région du Proche-Orient. La réponse immédiate et vigoureuse d’Israël, marquée par des frappes aériennes intensives sur Gaza, a ravivé les tensions entre Israël et ses voisins, exacerbant les divisions régionales. Des puissances comme l’Iran, accusé de soutenir le Hamas, ont vu leur rôle renforcé dans le conflit, ce qui a provoqué des tensions accrues avec Israël et ses alliés, notamment les États-Unis.

D’autres acteurs régionaux, comme l’Arabie saoudite, qui étaient en pleine négociation de rapprochement diplomatique avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham, ont été contraints de revoir leur position. Les perspectives de normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes ont été suspendues, renforçant ainsi la fragmentation de la région. Cette situation a également renforcé le soutien de certaines populations arabes à la cause palestinienne, mais a également approfondi les divisions internes, notamment entre les gouvernements pragmatiques et leurs citoyens.

Les alliés traditionnels d’Israël, notamment les États-Unis et plusieurs pays européens, ont réaffirmé leur soutien à l’État hébreu, tout en appelant à la protection des civils palestiniens. La montée des tensions a conduit à une militarisation accrue dans la région, avec le renforcement de la présence des forces militaires américaines en Méditerranée orientale, notamment pour dissuader toute escalade impliquant l’Iran ou d’autres acteurs régionaux.

Implications globales et repositionnements stratégiques

Le conflit entre Israël et le Hamas a également exacerbé les tensions à l’échelle mondiale. Les rivalités entre les grandes puissances, notamment les États-Unis, la Russie et la Chine, se sont intensifiées à travers leurs réactions à ce conflit. Les États-Unis ont renouvelé leur soutien à Israël, accentuant leurs tensions avec l’Iran et ses alliés. En revanche, la Russie, déjà impliquée dans la guerre en Ukraine, a cherché à renforcer son rôle dans la région en maintenant des relations avec la Syrie et l’Iran, tout en évitant une implication directe dans le conflit israélo-palestinien.

La Chine, quant à elle, a cherché à maintenir une position plus neutre, tout en appelant à un cessez-le-feu et à la reprise des négociations de paix. A comparer avec les Etats-Unis, l’Europe, voire la Russie, la Chine est plus discrète dans cette énième crise qui secoue le Moyen-Orient, notamment en ce qui concerne son rôle en tant que médiateur potentiel.

Impact économique mondial

L’attaque du Hamas et la réponse israélienne ont également eu un impact significatif sur l’économie mondiale. Le Proche-Orient, en tant que région productrice de pétrole clé, a vu une flambée des prix du pétrole suite aux inquiétudes liées à une éventuelle perturbation de l’approvisionnement. Bien que les infrastructures pétrolières n’aient pas été directement touchées, la crainte que le conflit s’étende à des pays voisins comme l’Arabie saoudite ou l’Iran a entraîné une hausse des prix de l’énergie, ce qui a eu des répercussions sur les marchés internationaux.

Les chaînes d’approvisionnement mondiales, déjà fragilisées par la guerre en Ukraine et la pandémie de COVID-19, ont été davantage perturbées par cette nouvelle crise. L’inflation, en particulier en Europe et aux États-Unis, a été exacerbée par la hausse des prix de l’énergie, affectant les ménages et les entreprises. En réponse, plusieurs banques centrales ont durci leur politique monétaire pour tenter de maîtriser l’inflation, ce qui a contribué à ralentir la croissance économique mondiale.

L’Afrique face au conflit israélo-palestinien

L’Afrique n’a pas été épargnée par les conséquences de ce conflit. Bien que le continent soit éloigné des combats, les répercussions économiques et politiques se sont fait sentir. Les pays africains, particulièrement ceux dépendants des importations de pétrole, ont souffert de la hausse des prix de l’énergie, ce qui a aggravé les tensions économiques et sociales dans certaines régions. Par ailleurs, le coût de la vie, déjà en augmentation dans plusieurs pays africains, a été amplifié par cette crise énergétique mondiale.

Sur le plan diplomatique, le conflit israélo-palestinien a divisé l’opinion africaine. Certains pays, notamment ceux ayant des relations étroites avec Israël, ont soutenu le droit d’Israël à se défendre contre les attaques du Hamas, tandis que d’autres, notamment ceux historiquement alignés avec la cause palestinienne, ont condamné les actions israéliennes et appelé à la fin des hostilités.

L’Union africaine, bien qu’elle ait condamné la violence, a eu du mal à formuler une réponse unifiée face à ce conflit. Toutefois, cette crise a mis en lumière l’importance croissante des relations entre Israël et plusieurs pays africains, notamment en matière de coopération économique et technologique. Il est probable que ces relations continueront d’évoluer en fonction des développements futurs dans la région du Proche-Orient.

Un an après l’attaque du Hamas sur Israël, les répercussions de cet événement se font encore sentir. Sur le plan géopolitique, le Proche-Orient reste plus divisé que jamais, et le conflit a renforcé les rivalités mondiales. Sur le plan économique, la hausse des prix de l’énergie et l’instabilité des marchés continuent d’impacter la croissance mondiale. Pour l’Afrique, bien que géographiquement éloignée, les répercussions économiques et diplomatiques de cette crise mettent en lumière la complexité des relations internationales et l’interdépendance des régions du monde face à de tels conflits.

Un immeuble détruit dans la bande de Gaza par une frappe israélienne, le 11 octobre 2023. (Photo : AFP))

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