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Un clou enfoncé dans l’oreille d’un enfant : La cruauté des médecins de Butare pendant le Génocide perpétré contre les tutsi

Redigé par Franck_Espoir Ndizeye
Le 29 janvier 2024 à 01:03

Lors d’une récente intervention auprès de jeunes issus d’écoles secondaires et d’universités de la Province du Sud, le Ministre de l’Unité Nationale et de l’Engagement Civique, Dr. Jean Damascene Bizimana, a mis en lumière les agissements perturbants de certaines figures intellectuelles, en particulier des médecins, durant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 à Butare.

Cette révélation vient rappeler l’extrême cruauté qui s’est déroulée dans une région connue à l’époque pour sa forte concentration d’universitaires.

La conférence a eu lieu samedi 27 janvier 2024. Le ministre Dr. Bizimana a souligné le rôle de l’ancienne préfecture de Butare, un point central des activités politiques, où les activités de haine ont été initiées par Gitera de Save.

Gitera, responsable de la rédaction des dix commandements des Hutus, a engendré une histoire de haine qui a persisté parmi les habitants, façonnant les idéologies des enfants et des voisins.

Selon Dr. Bizimana, cette rhétorique de haine s’est même étendue à la communauté médicale, habituellement associée à la préservation de la santé. À Butare, pendant le génocide, certains médecins se sont écartés de leur serment, commettant des actes en contradiction avec leur profession.

Lors de son intervention, Dr. Bizimana a partagé des statistiques choquantes, révélant que la ville de Huye (anciennement Butare) comptait le plus grand nombre de médecins en 1994, avec environ 40 d’entre eux travaillant à l’Hôpital Universitaire de Butare-CHUB et aux hôpitaux de Kabutere. Étonnamment, les trois quarts de ces médecins, soit 26, ont été condamnés pour génocide.
Le ministre a souligné l’implication significative des enseignants médicaux et des médecins dans les atrocités.

Notamment, 31 infirmiers de Butare ont été reconnus coupables de crimes malgré leur devoir juré de soigner et de protéger la vie. Dr. Bizimana a cité un exemple navrant d’un couple de médecins, tous deux travaillant au CHUB, qui ont participé au génocide perpétré contre les tutsi et ont été condamnés.

Un exemple glaçant présenté par Dr. Bizimana est celui de Ndindabahizi Jean Chrysostome, médecin au CHUB, et de sa femme, Nduwamariya Jeanne, otorhinolaryngologiste, tous deux auteurs de génocide. Le ministre a raconté un incident horrifique impliquant Dr. Nduwamariya, qui, en tant que seule experte dans le traitement des oreilles, de la gorge et du nez, a inséré un clou dans l’oreille d’un enfant pendant le génocide, illustrant ainsi l’extrême cruauté des médecins de Butare.

Le ministre Dr. Bizimana a exhorté les jeunes à tirer des leçons de ces exemples réels, soulignant l’importance de comprendre l’histoire du pays pour devenir des professionnels exemplaires. Il a appelé les étudiants à rejeter toute association avec ce passé sombre et à s’efforcer de contribuer positivement à la société.

Malheureusement, deux médecins impliqués dans ces actes odieux se sont enfuis du pays et n’ont pas encore été confrontés aux conséquences légales de leurs actions. Les révélations du ministre servent de rappel poignant de la nécessité de faire face et d’apprendre des atrocités commises pendant le génocide perpétré contre les Tutsis en 1994 au Rwanda.


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