L’événement, devenu au fil des années un véritable sommet de référence pour les élites économiques africaines et internationales, s’ouvre cette année dans un contexte géopolitique marqué par des recompositions profondes, où le paradigme de la coopération cède peu à peu la place à une logique résolument transactionnelle.
Lors de la cérémonie d’ouverture, le Président Kagame partage la tribune avec ses homologues Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Mohamed Ould Ghazouani (Mauritanie), et Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud).
Ce conclave de haut vol consacre l’affirmation d’un leadership africain polymorphe, affranchi des tutelles idéologiques d’antan et désormais résolument arrimé aux dynamiques du monde globalisé. Il atteste de la montée en puissance d’une élite dirigeante lucide, qui appréhende avec acuité les recompositions géoéconomiques en cours et entend réinscrire l’Afrique non plus en périphérie des circuits décisionnels, mais au cœur des chaînes de valeur mondiales.
En convergeant à Abidjan, ces chefs d’État donnent corps à une volonté partagée de rompre avec les logiques extractives héritées de la colonie et de l’ajustement structurel, pour ouvrir l’horizon à une souveraineté productive fondée sur l’intelligence stratégique, l’intermédiation économique et l’intégration régionale.
Cette posture relève moins de l’incantation diplomatique que d’une exigence politique impérieuse : celle de penser l’Afrique comme un centre de gravité à part entière dans l’architecture mondiale, et non plus comme un réceptacle passif des influences extérieures.
Le Président Kagame prendra ensuite part à un panel présidentiel stratégique, centré sur la redéfinition des politiques publiques, des pratiques économiques et des profils de leadership, à l’aune d’un nouvel ordre mondial en pleine gestation. Dans un monde où les rapports de force deviennent plus contractuels et moins idéologiques, où les marges de manœuvre des États africains se réduisent face à des exigences pragmatiques, les chefs d’État présents livreront leurs réflexions sur l’émergence d’une nouvelle génération de dirigeants prêts à assumer les ruptures nécessaires.
Le thème central du forum, « L’Afrique dans un monde transactionnel : Un nouveau pacte État-secteur privé peut-il offrir à l’Afrique une main gagnante ? », résume avec justesse l’urgence d’une refondation du modèle de développement africain. Il ne s’agit plus seulement de réformes cosmétiques, mais bien d’un changement de matrice, où le secteur privé n’est plus perçu comme un simple levier de croissance, mais comme un acteur stratégique de la souveraineté économique.
Figure emblématique de cette vision transformatrice, le Président Kagame incarne une forme de leadership continental audacieux, axé sur l’efficacité institutionnelle, la rigueur économique et l’attractivité des investissements. Sa présence à Abidjan augure d’une prise de parole forte sur la nécessité de réconcilier ambition politique et exigence de performance.
Le Rwanda, modèle de gouvernance agile et résiliente, accueillera d’ailleurs la prochaine édition de ce forum d’exception, confirmant ainsi sa position de hub stratégique pour la réflexion économique panafricaine.
Dans une ère de réalignement global, où les certitudes d’hier vacillent, l’Afrique ne peut plus se contenter d’être spectatrice des reconfigurations du monde. Elle se doit d’être actrice, partenaire, et, plus encore, architecte de son propre avenir. Et c’est à travers des tribunes comme celle de l’Africa CEO Forum que se dessine le visage d’un continent qui entend enfin parler d’égal à égal.

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