Yolande Makolo s’est exprimée à ce sujet lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision kenyane NTV, diffusée dans la nuit de ce samedi 8 février 2025.

Cet entretien a porté sur l’insécurité persistante à l’Est de la RDC ainsi que sur les accusations récurrentes selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le M23.

Le Rwanda a toujours nié toute implication dans le conflit du M23, affirmant qu’il s’agit d’un problème interne à la RDC et que sa résolution est essentielle, d’autant plus que ce conflit a également des répercussions sur le Rwanda.

Le journaliste de NTV Kenya, Michelle Ngele Odhiambo, a de nouveau soulevé ces accusations lors de son échange avec Yolande Makolo.

Il a évoqué le fait que le M23 continue de s’emparer de plusieurs villes, y compris Goma, et que certains analystes estiment que la force militaire du groupe prouve qu’il bénéficie d’un soutien extérieur.

Il a également mentionné la récente visite du Président Paul Kagame en Turquie, à l’issue de laquelle le Rwanda aurait acquis de nouvelles armes, affirmant que certaines d’entre elles auraient fini entre les mains du M23. Il a alors demandé à Yolande Makolo si ces allégations étaient fondées.

En réponse, Yolande Makolo a rappelé que le Rwanda, comme tout autre pays, a le droit de renforcer son armée.

« Chaque pays, y compris le Kenya et la RDC, achète des armes auprès de différents fournisseurs. C’est un droit souverain de garantir sa sécurité et de renforcer son armée. Ce n’est pas un sujet à controverse. » a-t-elle déclaré, ajouté que la majorité des armes utilisées par le M23 proviendrait en réalité des Forces armées de la RDC.

« Le principal fournisseur d’armes du M23 est en réalité l’armée congolaise. À chaque affrontement avec le M23, lorsqu’elle subit une défaite, elle abandonne un important stock d’armes et d’équipements militaires. C’est de cette manière que le M23 a pu renforcer son arsenal et accroître sa puissance de feu. » a-t-elle precisé.

Yolande Makolo a également affirmé que le Rwanda n’avait aucune préoccupation particulière vis-à-vis du M23, mais qu’il était avant tout soucieux de sa propre sécurité.

« Nous ne sommes pas préoccupés par le M23. Le M23 mène sa propre lutte pour sa survie et pour son droit de vivre en paix sur son territoire, sans discrimination ni violences ethniques. »

« Ce qui nous préoccupe, c’est la sécurité des Rwandais et la protection de nos frontières, pour qu’elles ne soient pas violées par l’armée congolaise, les FDLR ou d’autres groupes armés parmi les plus de 200 qui opèrent à l’Est de la RDC. »

Ces déclarations de la porte-parole du gouvernement interviennent alors que le M23 continue de prendre le contrôle de plusieurs territoires. Après la capture de la ville de Goma, l’attention est désormais portée sur la province du Sud-Kivu, et en particulier sur la ville de Bukavu.

Dans le but de mettre fin à cette guerre, les chefs d’État de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la SADC se sont réunis ce week-end en Tanzanie. Ils ont appelé à la cessation immédiate des hostilités et ont insisté sur la nécessité d’une solution pacifique, impliquant la République Démocratique du Congo dans des négociations inclusives avec toutes les parties prenantes, y compris le M23.

Yolande Makolo, a déclaré que les efforts que le Rwanda déploie pour renforcer son armée n’ont aucun lien avec le soutien presumé au groupe M23.