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Burundi : Devant barricade des manifestants, un Policier tue un militaire et en blesse un autre

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 20 mai 2015 à 01:47

Des manifestations anti Troisième mandats qui avaient cessé au moment où les militaires avaient annoncé un putsch contre Nkurunziza ont repris de plus belle avec ce lundi 18 mai.
Cette reprise des manifestations montre une légère différence d’avec leur déroulement d’avant le Putsch. On constatait une animosité, des sentiments d’intolérance à fleur de peau. Les leaders de l’opposition ont essayé de sensibiliser la masse des manifestants à afficher un comportement pacifique. Il faut noter que ce nouveau (...)

Des manifestations anti Troisième mandats qui avaient cessé au moment où les militaires avaient annoncé un putsch contre Nkurunziza ont repris de plus belle avec ce lundi 18 mai.

Cette reprise des manifestations montre une légère différence d’avec leur déroulement d’avant le Putsch. On constatait une animosité, des sentiments d’intolérance à fleur de peau. Les leaders de l’opposition ont essayé de sensibiliser la masse des manifestants à afficher un comportement pacifique.

Il faut noter que ce nouveau climat de pacifisme des manifestants est encouragé par les troupes militaires, ici ou là, restent républicaines ; ne voulant pas s’immiscer et prendre partie dans la bagarre. De temps à autre les militaires, dans leur tentative d’empêcher des brutalités surmesurées de la Police face aux manifestants, ils en ont subi les conséquences.

La RFI de ce matin qui suit le déroulement de ces manifestations anti-troisième mandat vient de rapporter qu’un militaire a été tué par la police d’une balle au niveau du coeur, qu’elle en a blessé un autre dans le quartier populaire de Nyakabiga au nord-Estde Bujumbura.

Discipline et éducation aux manifestations pacifiques

Les leaders des manifestations ont à plusieurs reprises invité les jeunes manifestants à plus de retenue pour que la police nationale n’exerce pas sur eux une répression aveugle. Pourtant rien n’y fait.

"déluge de pierres, les policiers obligés de se mettre à l’abri", rapporte un correspondant de la RFI sur son compte twitter montrant que, provoqués, ces manifestants ne savent pas se retenir, avec, du moment que l’armée est impartiale, un impact consistant à grossir leurs rangs tout en affichant des pancartes et en ne quittant pas la rue.

"Les Agents de l’Etat et ceux du Secteur privé vont être sensibilisés pour qu’ils abandonnent leur travail jusqu’à ce que le Président Nkurunziza cède et qu’il déclare ne pas se représenter au troisième mandat.

Pour le moment les quartiers populaires assaillis par les manifestants sont Musaga (Sud de Bujumbura), Nyakabiga (Nord-Est) et Cibitoke (Nord)

"La psychologie de ces manifestations est intéressante. D’une part, on a une police nationale cent pour cent politisée et qui réprime sérieusement les manifestants. D’autre part, les militaires qui n’ont pas compris les rouages et les coups bas dans le coup d’État avorté du Gén. Godefroid Niyombaré, ont des parents dans les masses. Ils ne peuvent que sympathiser avec eux", a confié un observateur politique qui ne comprend pas que cette police est décidée à en découdre une fois pour de bon avec les manifestants.

Cette police menace les journalistes ne sachant pas comment faire pour les chasser de l’aire des manifestations.

"Partez d’ici si non on va vous fusiller avec les manifestants. Si vous ne partez pas d’ici on vous enterre", twitte depuis le quartier Musaga, Sonia Rolley de RFI rapportant les menaces de la Police qui a un problème pour forcer les barricades des manifestants.

Cette menace n’est pas en l’air. Depuis que dans le courant de cette matinée, il a été annoncé le report des élections, le gouvernent actuel de Nkurunziza est entrain de tabler sur les résolutions de la Conférence des Chefs d’Etat de la ICGLR (Conférence Internationale sur la Sécurité, la Paix et le Développement dans les grands Lacs) qui vient de se dérouler à Luanda/Angola.

Si les recommandations qui y ont été prises sont légères ou vagues, la Conférence aura donné le feu vert aux forces du régime de réprimer davantage les manifestants.

Dans le cas contraire, si la Conférence avait décidé que le Président actuel Nkurunziza aller endosser les morts dans les manifestants et les militaires et qu’il en sera responsable devant la Cour Africaine de Justice ou devant la CPI de La Haye, alors, ces Chefs d’Etats auront été salutaires face au drame que vivent les Barundi actuellement.

Pourtant, cette dernière éventualité est un rêve lointain à cause des intérêts et des sentiments d’amitié divergents des Présidents siégeant à la Conférence.


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