L’histoire d’un pays façonne son présent. Comprendre l’histoire peut aider à expliquer les conflits sociaux et politiques dans un pays postcolonisé, ainsi que dans le pays postcolonial. Le but de la conférence est de rendre l’histoire coloniale allemande au Rwanda accessible à un public allemand intéressé.
L’accent sera mis sur la structure du régime colonial allemand et le rôle de la population rwandaise. D’une part, la question est de savoir comment les Allemands ont changé la société rwandaise. D’autre part, comment les Rwandais traitent aujourd’hui l’ère coloniale allemande. Enfin, la question se posera de savoir dans quelle mesure les Rwandais ont réussi à préserver leur culture jusqu’à ce jour et à résister ainsi à la colonisation. Les présentations et les ateliers, qui impliquent directement le public, seront approfondis par des objets du passé et du présent - surtout des photos et des vidéos - qui donnent une impression visuelle du Rwanda pendant la période coloniale allemande.
La Conférence
La conférence consiste en des propos présentant les différents aspects du sujet et des ateliers. Une première partie consiste en des discours de Gudrun Honke, Damien Rwegera et Arlette-Louise Ndakoze. Ils présenteront leurs travaux et discuteront des questions qui en résultent sur la restitution d’objets provenant de contextes coloniaux et sur la décolonisation des institutions occidentales. Dans une deuxième partie, les ateliers se dérouleront en petits groupes, dans lesquels les thèmes de travail seront approfondis et les participants apprendront à connaître certains aspects et à les traiter. Au cours de la conférence, des artefacts du passé et du présent - photos, vidéos, documents originaux - accompagneront l’exploration des différents aspects du thème.
Contexte historique
En 1897, dans le cadre de la conquête de D e u t s c h - O s t a f r i k a, l’Empire allemand déclare sa souveraineté sur le royaume du Rwanda, auparavant inconnu des Européens. La royauté rwandaise, alors en crise politique, espérait que la présence allemande la défendrait contre les revendications coloniales belges. Les Allemands laissèrent l’autorité du roi relativement intacte, renforçant même son pouvoir en réprimant militairement les rébellions anti-royales.
En 1907, le Rwanda fut placé sous le contrôle d’une administration civile sous le nom de « Residentur ». Au cours des dix années restantes, le commerce et l’infrastructure s’étendirent, et les cultures d’exportation – surtout le café – commencèrent. Les Pères blancs catholiques et les missionnaires Bethel protestants ont converti une partie de la population au christianisme. Ils leur ont enseigné leur langue et leur écriture ainsi que leur forme d’artisanat. De nombreux projets coloniaux ne furent plus mis en œuvre comme planifié par l’administration allemande, telle que la connexion du Rwanda aux chemins de fer.
Cela aurait permis aux Allemands d’exploiter le Rwanda plus méthodiquement au niveau économique. 4 En 1916, durant la Première Guerre mondiale, la domination coloniale allemande prit fin. Elle laissa derrière elle un pays saigné à mort par la guerre. La période coloniale allemande au Rwanda a duré près de vingt longues années. Elle a façonné le pays à bien des égards : l’économie monétaire et le travail salarié ont été introduits le long des axes de transport, autour de la capitale Kigali, autour des centres commerciaux et administratifs, et des postes de mission. Les immigrants swahili, arabes et indiens ont œuvré le commerce.
D’autre part, les conflits étaient réglés par des pratiques violentes, dans des mesures punitives draconiennes allant jusqu’aux expéditions punitives. Sous l’influence des missions, le système de valeurs occidentales a pris pied au Rwanda. Il s’est également avéré formateur que les Allemands voyaient le Rwanda d’un point de vue ethnique, comme le prescrit la théorie Hamite courante à l’époque. Ils croyaient trouver trois groupes ethniques (Tutsi, Hutu, Twa) auxquels ils attribuaient des caractéristiques différentes. Et en renforçant la royauté (tutsi), ils ont jeté les bases de la séparation antagoniste ultérieure des trois "races" supposées.
Actualité
La Maison Kandt à Kigali a ouvert ses portes en 2017 comme premier musée à accueillir une exposition permanente sur l’histoire coloniale allemande du Rwanda. En 2017, les sites historiques du Rwanda, comme le lieu où un Mwami, un roi rwandais a rencontré pour la première fois un Européen (le comte allemand Adolf von Götzen en 1894), ont été déclarés des sites commémoratifs. En 2017, la Fondation du patrimoine culturel prussien a lancé son premier projet de recherche de provenance pour une collection de crânes stockés dans son dépôt, ceux-ci provenant de différentes colonies allemandes – dont de nombreux crânes du Rwanda. Ce projet de recherche est lié à la discussion sur l’acquisition légale et la restitution d’artefacts qui seront exposés lors du futur Forum Humboldt à Berlin.
Qui sont ces conférenciers ?
Damien Rwegera, anthropologue rwandais. Ancien professeur d’anthropologie et de sociologie à l’Université nationale du Rwanda, il a été haut fonctionnaire à l’ONU. Damien Rwegera a rédigé un rapport sur les traces de l’époque coloniale allemande au Rwanda pour le catalogue de l’exposition "Deutscher Kolonialismus" qui a eu lieu, d’octobre 2016 à mai 2017, dans le musée d’Histoire de Berlin. Il a conçu la nouvelle exposition permanente sur la période coloniale allemande au Rwanda au Kandt House, Kigali. Damien Rwegera vit à Paris.
Gudrun Honke, littéraire et éditrice du livre "Als die Weißen kamen" (1990) sur la période coloniale allemande au Rwanda, traite depuis longtemps de ce sujet. Elle a rassemblé une vaste collection de photos historiques du Rwanda qui constitue la base de l’exposition au Kandt House. Gudrun Honke vit à Bochum et travaille comme éditrice et traductrice de romans d’auteurs africains.

Arlette-Louise Ndakoze, chercheure et journaliste indépendante spécialisée sur le Rwanda, mène depuis 2016 des recherches sur les traces de l’époque coloniale allemande au Rwanda, en particulier sur le travail du chercheur et résident impérial Richard Kandt. En raison d’une médiation incomplète et glorieuse de l’histoire coloniale, Richard Kandt est encore aujourd’hui très apprécié au Rwanda et en Allemagne
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