La Cour Pénale Internationale (CPI) a rendu public mardi 02/10/2013 un mandat d’arrêt international contre Charles Blé Goudé, chef des jeunes patriotes Ivoiriens et proche du président Laurent Gbagbo, lui-même détenu au pénitencier de la Cour Pénale Internationale de la Haye.
Ancien ministre de la Jeunesse de Laurent Gbagbo et chef des « jeunes patriotes », milices pro-Gbagbo parfois extrêmement violentes, Charles Blé Goudé aussi dit « ministre de la rue » a été arrêté le 17 janvier au Ghana après plus d’un an et demi de cavale et extradé dès le lendemain vers la Côte d’Ivoire, où il est détenu. C’est le 3ème inculpé des violences postélectorales qui ont déchiré la Côte d’Ivoire en 2010 et 2011.
Les juges de la CPI ont décidé de lever les scellés apposés au mandat d’arrêt, initialement émis le 21 décembre 2011. Après, Laurent Gabgbo et son épouse Simone, il est le troisième à faire l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour les violences ayant fait plus de 3000 morts au lendemain de l’élection d’Alassane Dramane Ouattara, contestée par le président sortant Laurent Gbagbo.
La Procureur de la CPI accuse Charles Blé Goudé, 41 ans, de quatre chefs d’accusation, à savoir meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.
Dans ce mandat d’arrêt, les juges estiment qu’il y a des motifs raisonnables de croire que « Charles Blé Goudé recevait des instructions de la part de Laurent Gbagbo, qui le consultait également sur des questions politiques importantes ».
Il aurait exercé un « contrôle conjoint sur les crimes, dans la mesure où il avait un pouvoir de contrôle et donnait des instructions directement aux jeunes qui étaient systématiquement recrutés, armés, formés et intégrés à la chaîne de commandement des Forces de défense et de sécurité ivoiriennes (FDS) », selon la même source.
Selon les juges, il est également raisonnable de croire que les attaques lançées par les pro-Gbagbo ont été menées dans le cadre d’un plan commun, pensé par Laurent Gbagbo et son entourage, auquel appartenait Charles Blé Goudé.
Toutefois, l’annonce de la CPI est à lier à la « gaffe » du ministre de la Justice ivoirien, Gnénéma Mamadou Coulibaly, qui avait annoncé il y a dix jours que « Charles Blé Goudé (faisait) effectivement l’objet d’un mandat d’arrêt », ce que ni le gouvernement ivoirien ni la CPI n’avaient jusqu’alors souhaité confirmer.
Mais, puisqu’il y a un mais, dans une période post-conflit où le régime de Ouattara est accusé de pratiquer une « justice des vainqueurs », aucune figure de son camp n’ayant été inquiétée pour les graves crimes commis durant la dernière crise, la réaction d’Abidjan sera scrutée par l’opposition.
Livrer l’ex-chef des Jeunes patriotes à la juridiction internationale serait très mal vu en période de réconciliation nationale.
Mais ne pas le faire, au motif que la justice ivoirienne est désormais compétente pourrait valoir à la Côte d’Ivoire de fortes critiques de la communauté internationale.
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