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Urgent

Echanges commerciaux hypothéqués par le froid des relations rwando ugandaises

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 3 juillet 2019 à 03:37

La Société civile ugandaise, la presse en particulier, et même certains officiels ugandais continuent d’accuser a tort le Gouvernement rwandais de freiner le libre mouvement des personnes et des marchandises entre les deux pays. Ce qui en soi est un crime sérieux contre l’intégration régionale est-africaine dont le président Ugandais Museveni et rwandais Kagame sont des chantres éloquents.

Cette société civile a relevé de temps à autre des informations sur des citoyens rwandais en voyage d’affaires en Uganda arrêtées arbitrairement dans les villes ugandaises puis torturées en violation flagrante du droit international. Elle semble ne pas compatir avec ces malheureux tout autant qu’elle ne fait aucun plaidoyer en leur faveur.

Plus de 1000 Rwandais dans les Geôles et autres maisons illégales

Il est recensé plus de 1000 sujets rwandais dans les geôles ugandaises et autres endroits secrets. D’autres sont forcées ӑ rejoindre les rangs d’une rébellion armée du RNC (Rwanda National Congress) du dissident général rwandais Kayumba Nyamwasa. Cette vague de recrutement est vertement encouragée par les services de renseignement ugandais.

La question qui se poserait est donc de savoir das quelle mesure le Rwanda peut-il ouvrir grandes ses portes pour laisser ses citoyens entrer en Uganda et y être forcés à rejoindre des gens qui veulent déstabiliser leur pays, le Rwanda qui a besoin de quelques décades de paix et stabilité pour maitriser de mieux en mieux son train endiablé de développement socio économique .

Il a été rapporté à maintes reprises que la police ugandaise se trouvait dans les zones frontalières avec le Rwanda, notamment dans les environs de Kisoro, isolant les Rwandais voyageurs aux barrages routiers et les arrêtant sous le prétexte d’entrée illégale dans le pays. Il a également été rapporté que « l’entrée illégale » était l’une des accusations inventées pour harceler, emprisonner et torturer ces Rwandais.

Les médias ont interviewé de très nombreuses victimes rwandaises tombées dans les rets des forces de sécurité ugandaises avec des accusations inventées de toute pièce.

Travaux de construction des offices de douane unique de Gatuna, en finissage sur côté rwandais

"Lorsque nous présentions des documents de voyage valides-ne me dites pas qu’une carte d’identité biométrique n’est pas valide dans l’espace EAC !!!, les agents de sécurité ugandais se contentaient de les confisquer et nous inculpaient d’entrée illégale ! Ils nous ont incarcérés dans des lieux inconnus, d’où, après nous avoir torturés, ils nous ont transféré dans des prisons", ont confié les Rwandais qui ont connu les pires violations des droits humains puis refoulés à la frontière avec le Rwanda.
Le Rwanda demande en vain une communication diplomatique sur ces arrestations
« Si ces personnes ont commis des crimes, pourquoi ne pas les juger ouvertement devant les tribunaux ? Pourquoi ne pas donner de la transparence au problème ?", s’est demandé révolté Paul Kagame à l’une de ses sorties politiques, constatant ces excentricités des personnalités ugandaises.

Des observateurs de cette situation malheureuse dans les relations rwando ugandaises trouve que la faute incombeà l’entourage du Président Museveni. Pour eux, et c’est une logique normale, "les échanges commerciaux et autres familiaux interpays impliquent un libre mouvement de personnes et des biens". Ceci est aussi un principe sacro saint des textes fondateurs de la East African Community.

Or, à plusieurs reprises, le régime actuel ugandais a violé ce principe et la société civile de ce pays là s’est tue alors que cette violation s’est accompagnée de multiples violations des droits humains assorties d’arrestations arbitraires, de non communication diplomatique à ce propos, de séjour dans des maisons secrètes et de torture de sujets rwandais arrêtés. Il a aussi été fait état de marchandises périssables en temps très court, qui ont été saisies en Uganda sur leur route vers ou de Kigali et Mombasa.

Sous prétexte que Kigali espionne Kampala
Au fait pourquoi ne pose-t-on pas le problème comme il se doit ? L’Uganda se plaint d’espions rwandais qui vérifieraient l’ampleur de la logistique et autre soutien apportés par l’Uganda au RNC/Rwanda National Congress et FDLR/ Forces Démocratiques de Libération du Rwanda, deux mouveents armés rwandais rêvant de faire la guerre au FPR au pouvoir à Kigali.

Si rééllement Kigali envoie des espions à Kampala, pourquoi le ferait-il si sa sécurité n’était pas menacée par cet Uganda qui, malgré le pacte de défense et de non agression qu’il a signé avec le Rwanda, il est le premier à le violer.

Il va donc de soi que les médiateurs qui s’improviseraient pour aider à la solution de ce problème devraient comprendre les proportions catastrophiques de ce problème :
une situation malsaine créée par Museveni qui cherche à protéger son nouveau dauphin, le général dissident Kayumba Nyamwasa et son RNC, fait de criminels qui profitent de ce climat pour malmener et dépouiller les voyageurs rwandais.

L’arrestation en octobre 2018 de l’homme d’affaires rwandais Patrick Niyigena, âgé de 38 ans, illustre parfaitement cette crise. Ce jeune homme d’affaires importateur de pièces de rechange pour réfrigérateurs, transitait par Kampala pour Nairobi lorsque les hommes de main du CMI/Chieftancy of Uganda Military Intelligence l’ont attaqué au marché d’Owino de Kampala avant qu’il ne monte dans son bus pour Nairobi.

"Ils m’ont arrêté, m’ont forcé à entrer dans leur véhicule aux verres fumés pour une destination inconnue. Ils m’ont durant trois jours et injecté une substance dont je n’ai pas su la composition. Ils m’ont fait savoir que j’étais arrêté pour espionnage au profit de Kigali. Après m’avoir pris mes 2.600 $, ils m’ont jeté sur la route", a confié Nigena de retour les mains vides à Kigali.

Les relations inamicales entre les deux hommes d’Etat devraient-elles influer sur les échanges commerciaux entre les deux pays ? Les observateurs politiques de la région s’étonnent de voir, ce que ne fait jamais le Rwanda, l’Uganda immobiliser pendant cinq mois, deux camions avec documents en ordre transportant 40 tonnes de minerais de Tantale et d’Etain d’opérateurs rwandais sur leur route vers le port de Mombasa.

Le même Uganda a, en Août 2017 séquestré des camions-citernes contenant 78.000 litres de lait rwandais en route vers Nairobi ; lequel lait se serait abimé pour être resté longtemps immobilisé dans des conditions d’hygiène non remplies.
Les investisseurs et autres businessmen incapables d’exprimer leurs sentiments
Il va sans dire que ces exemples comme bien d’autres ne sont pas pour améliorer un climat d’échanges commerciaux entre le Rwanda et l’Uganda. " Tout porte à affirmer que l’Uganda a tout fait pour envenimer la situation entre les deux pays", disent les observateurs trouvant que le Rwanda ne peut pas continuer à permettre à ses citoyens de faire de ces voyages risqués en Uganda alors que les marchandises dont ils ont besoin peuvent venir d’autres pays.

Quand le Rwanda a dû fermer la route Gatuna-Kigali pour rénovation et qu’il a dévié le trafic vers l’autre poste frontière de Kagitumba, les milieux d’hommes d’affaires ugandais ont senti leurs intérêts menacés. Et pourtant au cours de la construction à Gatuna d’une douane à guichet unique, le Rwanda est en phase finale au moment où l’Uganda n’a pas encore commencé les travaux de construction de sa partie. Ce patronat ugandais ne souffle mot. Il ne demande pas pourquoi la partie ugandaise de n’exécute pas alors que cela est une recommandation des Etats membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est.

Encourager la formation de sociétés d’amitiés Rwando ugandaises, tanzaniennes, burundaises...
Il se constate que dans nos pays, les pouvoirs exécutifs prennent le dessus sur leurs sociétés civiles. Les patronats ugandais ou rwandais n’ont pas encore compris dans quelle mesure ils peuvent influer sur les décisions politiques sentimentales en brandissant leurs intérêts qui peuvent des fois diverger des intérêts des establishments en place.

On l’a vu sous le régime du Président tanzanien Jakaya Kikwete vers la fin de son second mandat vers les années 2014-15. Il a dangereusement envenimé les relations rwando tanzaniennes grâce à l’absence de Sociétés d’amitiés entre business people tanzaniens et rwandais. Le même scénario se reproduit dans la situation actuelle rwando ugandaise ou rwando-burundaise. Les opérateurs économiques de nos pays ne savent pas transcender des situations politiques de leurs pays respectifs qui tirent sérieusement sur la corde nationaliste. Et pourtant, s’ils pouvaient s’armer de leur caractère d’indépendance vis à vis du politique et s’en tenir à la primauté de cette communauté d’intérêts d’échanges commerciaux, ils peuvent être à la base de solutionnement de situations biscornues surgissant dans leurs administrations gouvernementales respectives quitte à garder des manoeuvres de négociation, au mieux, de médiation pour tasser et dépasser ces incompréhensions.

Propos déplacés de la ministre ugandaise du Commerce Amélia Kyambadde
Les récentes déclarations de la ministre ugandaise du Commerce et industrie ne sont pas pour apaiser la tension. « Oubliez les échanges commerciaux avec le Rwanda ;Cherchez ailleurs !", a-t-elle dit. De l’autre côté de la frontière, au Rwanda, on évalue aussi la situation en faveur des commerçants rwandais qui peuvent emprunter un Corridor central, Kigali-Isaka-Dar-Es-Salaam, pour mieux retrouver leur sérénité. Mais tout ceci n’est que le politique qui prend le dessus sur les affaires économiques privées pour des pays comme l’Uganda et le Rwanda qui louent les bienfaits du Secteur privé et donc de la propriété privée.

Amélia Kyambadde, conseille aux commerçants ugandais de chercher des marchés ailleurs qu'au Rwanda

La Société civile ugandaise en premier et rwandaise devrait entrer dans la danse et montrer que la tendance de Kampala à soutenir une coalition de mouvements armés contre un régime frère qui vient à peine 25 ans de sortir d’un génocide des Tutsi le plus atroce de l’histoire humaine n’est pas pour lui faire honneur, que quelque part, un effet boomerang est vite arrivé.


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