En Sierra Leone, incertitude sur la tenue du second tour de la présidentielle

Redigé par AFP
Le 26 mars 2018 à 04:05

En Sierra Leone, la tenue du second tour de la présidentielle, prévu mardi, est incertaine après la requête d’un juriste du parti au pouvoir concernant des allégations de fraudes. La Haute cour a ordonné samedi l’arrêt des préparatifs du scrutin.
L’incertitude règne, lundi 26 mars, sur la tenue ou non du second tour de la présidentielle en Sierra Leone, prévu mardi. La Commission électorale nationale (NEC) a stoppé les préparatifs du processus électoral jusqu’à "la décision" de la Haute Cour attendue lundi.

Cette décision fait suite à une requête du juriste Ibrahim Sorie Koroma, membre du parti au pouvoir All Peoples’ Congress (APC), concernant des allégations de fraudes.

Quelque 3,1 millions d’électeurs sont appelés à choisir le successeur du président Ernest Bai Koroma, qui ne pouvait plus se représenter, après plus de 10 ans à la tête de ce pays très pauvre et corrompu.

Le candidat du principal parti d’opposition, le SLPP, l’ancien général Julius Maada Bio, battu par Ibrahim Sorie Koroma en 2012, espère tenir sa revanche. Il part avec une courte avance sur Samura Kamara, économiste de formation, ancien ministre des Affaires étrangères et dauphin du président sortant, avec 43,3 % des suffrages contre 42,7 %, au premier tour le 7 mars. "Je me réjouis que la justice s’assure que la NEC mette au clair les décalages et irrégularités de l’élection du 7 mars avant le second tour", a affirmé ce dernier à l’AFP.

Un "stratagème" selon l’opposition

Le SLPP, lui, voit dans l’arrêt des préparatifs comme "un stratagème délibéré du président Ernest Koroma pour prolonger illégalement son mandat". "Tout indique que le président Koroma (...) ne rendra pas le pouvoir sans implication de la communauté internationale", a-t-il estimé dans un communiqué.

"Les motifs de l’APC sont très clairs. Ils ne veulent pas de second tour car ils savent que le verdict d’une grande majorité du peuple de Sierra Leone ne sera pas en leur faveur", a déclaré dimanche Julius Maada Bio lors d’une conférence de presse.

Si les élections ne se déroulent pas ce mardi, "j’appellerai notre nation à descendre dans la rue pour exprimer notre mécontentement de manière pacifique et légale", a-t-il ensuite précisé à l’AFP.

En l’absence de sondages crédibles, tout pronostic sur le vainqueur s’annonce hasardeux. L’issue est d’autant plus incertaine que si l’opposition a viré en tête à la présidentielle, l’APC frôle la majorité absolue à l’Assemblée nationale, selon les résultats des législatives, sept des 132 sièges restant encore à attribuer à l’issue de recomptes et d’une annulation. En outre, les deux nouveaux partis arrivés respectivement deuxième et troisième, cumulant à eux deux près de 10 % des suffrages, soit une réserve de voix décisive pour les deux protagonistes, n’ont pas donné de consigne de vote.


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