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L’ONG Ishyo arts lutte pour l’éclosion de la culture en l’absence de temples de culture au Rwanda

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 30 octobre 2019 à 11:26

Au cours de la soirée de ce mardi 29 octobre 2019, ISHYO Arts organise au Serena Hotel une rencontre d’artistes autour du thème « Strengthening the Cultural and Creative Industry in Rwanda » (Renforcer l’industrie culturelle et créative au Rwanda).

Cette industrie culturelle et artistique rencontre beaucoup de défis au Rwanda en l’absence d’une prioritisation affichee du gouvernement rwandais actuel.

L’éclosion des manifestations culturelles reste handicapée par l’absence d’une volonté politique au Rwanda. Le gouvernement actuel rwandais donne une orientation strictement lucrative à ce secteur autant qu’il le fait pour les autres secteurs de la vie économique de la société tels que l’agriculture, l’industrie et les autres services.

Au cours de cette soirée festive des artistes, beaucoup d’invités se succèdent au podium pour louer la démarche de la DG de cette ONG strictement culturelle, la Dame Carole Karemera. Celle-ci a réalisé une carte artistique du Rwanda. Elle et son équipe ont parcouru tout le pays. Aucun artiste n’a été négligé. Qui qu’il soit. C’était du porte-à-porte. Il y a eu dépouillement et analyse des données.

« Dans la seconde étape, après avoir fixé l’état des besoins de ces artistes, il s’est dégagé que l’important ce sont des sessions de formation que nous devions entreprendre à l’intention de ces artistes », a dit Carole dans son mot de circonstance tentant de brosser le bilan des activités de son ONG, activités qui ont reçu le financement de l’UNESCO.

La Corée du Sud par le biais de son agence de développement international KOICA semble elle aussi intéressée à appuyer financièrement cette ONG culturelle nationale qui devra lutter pour le renforcement de capacité des artistes rwandais malgré l’absence de palais de culture où ils devront s’exprimer et imprimer une nouvelle vision de l’univers aux citoyens rwandais qui ont du mal à sortir pour voir ailleurs.

Une parole a été donnée aux lauréats de ces sessions de formation qui ont embrassé un champ très large : de la gestion de son art à son financement …

ISHYO prône un côté lucratif de l’art, l’esthétique de l’art en pâtit-elle ?
Tout au long des discours tenus au cours de cette soirée culturelle de ce 29 octobre, il a toujours été question d’argent. « Comment faire pour que l’artiste puisse vivre de son art ? ». Cette question lancinante dans la tête des artistes qui participaient à cette fête a étonné plus d’un observateur. Curieusement ISHYO semble renforcer cette idée oubliant que l’esthétique de l’art joue loin de considérations pécuniaires des artistes.

Bah ! On est en plein capitalisme sauvage où tout talent artistique ou autre technique ou technologie innovant concourt à rendre riche son possesseur. Au cours d’un débat animé par six panélistes portant sur ‘‘The Creative Industry in East African Context’’, une certaine Teta Ndejuru a décrit les sentiments actuels qui animent nos actuels jeunes artistes : l’art au service du capital, de l’enrichissement.

« Il faut créer et confirmer son label (branding) sur le marché », a-t-elle dit montrant que le non dit c’est plus s’enrichir peut-être en n’oubliant pas que son art donne une orientation nouvelle à la conscience sociale.

Est-ce le moment de dire adieu à l’art utilitaire des années soixante-dix, quatre-vingts avec les vieilles rengaines qui imprimaient aux Rwandais de faire une compétition loyale en contruisant un habitat décent avec toute la discipline de soi et l’épargne publique que véhiculaient ces chansons ? « Kwubaka si ugusenya ni kugereka ibuye ku rindi » (Plus vous tentez de construire votre maison, mieux vous avez un idéal dans la vie).

« Nous sommes entrain de réfléchir sur des programmes de formation artistique. Nous allons associer des experts ugandais, sud-africains et autres », a dit Carole Karemera qui n’a pas du tout fait allusion à une ou plusieurs écoles d’arts à implanter dans le pays, des écoles où les artistes actuels ou autres en herbe pourront aller y passer des séjours prolongés pour apprendre l’histoire, la philosophie de l’art et l’esthétique de l’art en plus d’autres conférences et débats de réflexion profonde sur la finalité de l’art.

Des palais, des temples de culture autant qu’il existe des palais de justice et autres

L’artiste et homme des média, Albert Rudatsimburwa, s’est insurgé contre les pouvoirs publics qui ne comprennent pas la nécessité de construire des temples de culture partout dans le pays où les jeunes artistes se produiraient et feraient des rentrées importantes dans l’Office National des Recettes.

« L’éclosion des arts au Rwanda est minée par l’absence des infrastructures culturelles. Tant que les choses resteraient en l’état, nos prestations seront limitées », a-t-il dit lançant ainsi un message très conseillant aux responsables de la politique culturelle dans le pays. Certains étaient même invités à cette fête artistique dont M. James Vuningoma, DG de l’Académie de la Langue et culture rwandaise.


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