Après six semaines de témoignages et plus de 30 témoins présentés par l’accusation, la défense a confirmé lundi qu’elle ne fera pas appel à des témoins, y compris Combs lui-même, et se contentera de présenter des pièces à conviction. Les plaidoiries finales devraient commencer jeudi.

Combs, 55 ans, a plaidé non coupable à cinq chefs d’accusation : une infraction de complot de racket, deux chefs de trafic sexuel, et deux chefs de transport en vue de se livrer à la prostitution. Ces accusations proviennent d’allégations selon lesquelles Combs aurait dirigé son empire du divertissement comme une entreprise criminelle visant à exploiter et abuser des femmes sur plusieurs années.

Des experts juridiques expliquent que la décision de ne pas présenter de témoins est stratégique et non inhabituelle.

« Il n’est pas rare que la défense clôture sans faire comparaître quiconque », a déclaré Mitchell Epner, ancien procureur fédéral. « Ils peuvent soutenir que les témoins du gouvernement ont en fait aidé leur cause, et ils n’ont aucune obligation de prouver l’innocence — cela reste à la charge de l’accusation. »

L’affaire de l’accusation s’appuyait fortement sur le témoignage de trois femmes : la chanteuse Cassie Ventura, une ancienne assistante surnommée « Mia », et une ex-petite amie sous le pseudonyme de « Jane ». Ventura a décrit avoir été contrainte à des rencontres sexuelles appelées « freak offs » et a affirmé que Combs utilisait intimidation et drogue pour la contrôler. « Jane » et « Mia » ont donné des récits similaires.

Les preuves à l’appui comprenaient plus de 50 vidéos et des centaines de messages, y compris des textos entre Combs et sa directrice de cabinet, Kristina Khorram, discutant d’arrangements avec des femmes et de contraception d’urgence. Des relevés financiers et de voyages liaient également les comptes de Combs à des paiements pour escortes et à des voyages de luxe.

Parmi les accusations les plus choquantes du ministère public figure un incendie criminel survenu en 2012, impliquant la Porsche du rappeur Kid Cudi, prétendument incendiée après que Combs l’ait menacé. Un ancien employé a témoigné que Combs avait payé pour faire disparaître des images de vidéosurveillance d’un hôtel montrant une agression sur Ventura en 2016, ce qui pourrait étayer des accusations d’entrave à la justice.

Alors que la défense envisageait initialement de faire appel à trois témoins, dont un ancien cadre de Bad Boy Entertainment, l’avocat principal Marc Agnifilo a annoncé au juge fédéral Arun Subramanian qu’ils allaient clore sans appel, après avoir présenté des documents et des accords de fait.

La défense devrait déposer une requête en rejet de l’affaire avant les plaidoiries finales, une formalité judiciaire dont le succès est peu probable. Lors de la conclusion, les avocats de Combs devraient remettre en cause la crédibilité des témoins de l’accusation, suggérant des exagérations ou des motifs liés à des poursuites civiles en cours.

« Il ne peut pas témoigner sans être soumis à un contre-interrogatoire implacable portant sur d’autres méfaits, qui pourraient tous l’exposer à une responsabilité civile dans des procès intentés par d’autres », a déclaré l’analyste juridique Mark Zauderer.

S’il est reconnu coupable de l’une quelconque des accusations, Combs risque une longue peine de prison. Le jury, composé de huit hommes et quatre femmes, devra bientôt se prononcer sur une affaire complexe mêlant célébrité, sexe, pouvoir et prétendue organisation criminelle.

L’équipe de Sean « Diddy » Combs a choisi de clore sa défense sans témoins, alors que le procès fédéral très médiatisé pour racket et trafic sexuel arrive à son terme