Il a fait cette déclaration en début de cette semaine. Aussitôt sa pavane a été diversement accueillie sur les réseaux sociaux.

"Je ne sais pas s’il y a un plus grand prophète que moi. Je ne me pavane pas, que Dieu me pardonne s’il y a un grain de pavane sur ma conscience. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir en Afrique, dans ce pays, un prophète de ma carrure. Il peut se faire qu’il viendra mais je vous assure que tant que je suis en vie, vus ne le verrez pas. Cherchez-le et vous me direz quand vous l’aurez trouvé", a-t-il dit devant ses paroissiens la salle comble de son Eglise Zion Temple de Kicukiro, un quartier du Sud est de Kigali.

Finalement l’écrivain Wole Soyinka le Nigérian est d’actualité quand il dit critiquant les Sédar Senghor et autres chantres de la Négritude que "le tigre ne chante pas sa tigritude...".

Mais la sortie de l’Apôtre était placée dans un contexte de lutte contre ses détracteurs qui le traitent de tous les crimes et péchés de "voleur, fornicateur et autres", qu’il fait front bas et continue inlassable "sa mission d’évangélisation".

"En vérité, je vous le dis. Vous saurez qui je suis quand je serai parti dans l’au-delà. Il y a d’autres cieux qui sauront ma vrai valeur. J’ai beaucoup participé à la reconstruction de ce pays. J’ai prédit autant que l’a fait Ezéchiel pour raccoler le tissu social (rwandais). Aucune autre au service de Dieu ne pourra rééditer mes exploits tout autant que personne ne l’a fait de par le passé", a dit le Pasteur Gitwaza se donnant beaucoup d’important dans une sorte de souci de confondre ses adversaires et autres détracteurs.

D’autres hommes de l’église semblent ne pas apprécier la pavane du Pasteur. C’est le cas de l’Evêque de Kabgayi, Mgr Philippe Rukamba.

"Des apparitions miraculeuses peuvent peut-être exister. Mais nous y croyons difficilement. Prenez le Site Kibeho (dans le District Nyaruguru/ SUd du Rwanda) réputé être celui des apparitions de la Vierge Marie, cela fait 25 ans pour que Rome le déclare Site religieux. Nous ne faisons que lire la Bible et la placer au centre de notre vie. Mais nous ne croyons pas du tout aux prophéties de la fin du monde ou des maux qui vont s’abattre sur le pays", a dit Mgr Philippe qui tombe des nues quand il écoute certaines prophéties débitées avec un sang froid par les nouveaux ’faiseurs de miracles’ :

"Certaines prophéties qui se profilent de nos jours me font peur. Ces nouveaux prophètes de nos temps viennent et vous promettent que Dieu vous guérira de vos maux, qu’il ne sera plus question de prendre des médicaments ou de consulter votre médecin.Ils vous prescrivent de vous adonner uniquement à la prière. Nous pensons que cette façon de faire n’est pas correcte. Nous n’y croyons pas. C’est farfelu...".

Une dame pasteure d’une autre église du réveil interrogée, Bishop Marguerite Rwandamura de United Christian Church dit respecter les dires de Paul Gitwaza qui se proclame Prophète. "Mais savoir son niveau de prophétie, je n’y peux rien. Je crois en l’existence des prophètes, des vrais autant que de faux", a-t-elle dit laissant Gitwaza juger lui même de son importance dans la prophétie.

Bishop Murekezi Simon Masasu de Restoration Church, paroisse de Rubavu pense que le monsieur Paul Gitwaza se pavane, qu’ "il n’y a pas de grands ou petits".
Selon Masasu, cinq types de personnalités sont au service de la parole de Dieu : des apôtres, des prophètes, des évangélisateurs, des pasteurs et des diacres. Tous se complètent mutuellement, a-t-il dit.

"Comment se fait-il que Gitwaza est en même temps Apôtre et Prophète. Il va dans la perdition. Les prophètes ont existé depuis longtemps. Ils existent encore de nos jours. Il n’est pas le seul dans cet état", a-t-il ajouté.

Paul Gitwaza doit-il retirer sa déclaration ? Apparemment personne ne veut approuver ses dires. Même Bishop Jean Bosco Harelimana de Zeraphath Holy Church n’est pas d’accord avec cette malencontreuse sortie du pasteur-apôtre Gitwaza.