Le concert de Beyoncé à Soweto fait des étincelles à la sortie

Redigé par IGIHE
Le 8 décembre 2018 à 06:31

Les Sud-Africains attendaient cela depuis quatorze ans. Beyoncé et Jay-Z ont donné un concert, le 2 décembre, pour le centenaire de la naissance de Nelson Mandela. Mais l’événement a été terni par un déferlement de violence.

Quatorze ans ! Quatorze ans que les fans sud-africains de Beyoncé attendaient désespérément de la voir se produire sur leurs terres. Si la superstar américaine revendique volontiers son africanité, ses tournées mondiales ont jusqu’à présent systématiquement évité ce continent. Tête d’affiche du concert grandiose organisé le 2 décembre en l’honneur du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, « Queen B » est venue réparer cet affront avec une prestation à la hauteur des attentes.

Mais le petit nuage sur lequel planait la « nation arc-en-ciel » les jours précédant sa venue a vite été dissipé. Tous n’ont pas eu la chance de bénéficier de cette occasion historique : la retransmission télévisée a été coupée au bout de vingt-cinq minutes, selon les directives de la production, générant une profonde frustration sur les réseaux sociaux. Surtout, les scènes de chaos et de violence qui se sont déroulées aux abords du FNB Stadium de Soweto à la fin du spectacle laissent un goût profondément amer.

A l’origine, un hommage à Mandela
Ce 2 décembre, le plus grand township de Johannesburg n’a jamais connu un tel déferlement de stars planétaires : Usher, Pharrell Williams, Ed Sheeran et Eddie Vedder mais aussi les Africains Wizkid et Tiwa Savage… Plus de neuf heures de show, entrecoupé d’interventions de dirigeants et d’activistes, et présenté par l’humoriste sud-africain Trevor Noah. Du jamais-vu. L’événement était organisé par Global Citizen, une « plate-forme d’action » qui s’est promis « d’éradiquer la pauvreté d’ici à 2030 », en montant des concerts dans les grandes capitales pour lever des fonds.

Alors que très peu de places étaient en vente, la plupart des spectateurs ont pu se procurer leur billet gratuitement en soutenant la campagne sur les réseaux sociaux et en menant des actions de charité. Au final, l’hommage à Mandela, honoré toute l’année jusqu’à plus soif, a rapidement été éclipsé par la venue de la célébrité la plus puissante au monde. La dernière fois que la chanteuse de 37 ans s’est produite dans ce pays africain, c’était en 2004, et elle faisait encore partie des Destiny’s Child.

Après des heures d’attente, l’apparition surprise d’Oprah Winfrey et un ultime discours (trop) long du président sud-africain Cyril Ramaphosa, le couple royal – Beyoncé et Jay-Z – est apparu au sommet d’un échafaudage géant monté sur scène. Écran gigantesque, feux d’artifices, jets de flamme : pendant près de deux heures, le tandem a reproduit une partie de son dernier spectacle, On the Run II, enchaînant tubes et costumes extravagants. « C’est si bon d’être à la maison », a même lancé la chanteuse, au grand ravissement du stade bondé.

Panique généralisée
Le basculement s’est produit une fois le concert terminé, alors que le public quittait le stade par cohortes. Toutes les routes attenantes étant bloquées par la circulation, des dizaines de personnes se sont rendues à la station de service la plus proche pour y attendre leur Uber. Las, un gang de jeunes en a profité pour arracher des portables et des sacs, donner des coups de couteau et tenir en joue des spectateurs apeurés, déclenchant une panique généralisée.

Le lendemain de l’événement, les dizaines de témoignages relatant sur les réseaux sociaux les scènes d’horreur ont fait l’effet d’une gueule de bois collective. « C’était un désastre. Je n’ai jamais vu une telle désorganisation lors d’un concert, la police n’a pas levé le petit doigt », a écrit sur Facebook le populaire animateur de radio Eusebius McKaiser, qui s’en est sorti avec quelques égratignures. Pour couronner le tout, le prix des courses sur Uber a été multiplié par cinq.

« C’était à la fois le plus beau et le pire jour de ma vie », a résumé une spectatrice en un Tweet. Face au scandale, l’Afrique du Sud cherche désormais les responsables. Les organisateurs, chargés d’assurer la sécurité, devront répondre de leurs manquements. Quelques jours plus tôt, un concert du groupe Guns N’ Roses s’est déroulé au même endroit sans incident. Il ne s’agirait pas de réduire ces débordements au contexte sécuritaire difficile de Soweto, qui pourrait dissuader d’autres têtes d’affiche de venir au pays de Mandela.

Avec lemonde.fr


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