Le FMI s’alarme de l’endettement de pays africains

Redigé par IGIHE
Le 31 mai 2014 à 03:36

Plusieurs pays auraient émis trop de dette publique.
Souvent présenté comme le continent du XXI siècle, l’Afrique n’en finit pas d’étonner par ses performances économiques. Le dynamisme a pourtant ses revers.
A l’occasion d’une conférence organisée à Maputo par le Mozambique et le FMI , jeudi et vendredi dernier, rassemblant les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale de l’Afrique sub-saharienne, la directrice de l’institution multilatérale, Christine Lagarde, s’est inquiétée de la (...)

Plusieurs pays auraient émis trop de dette publique.

Souvent présenté comme le continent du XXI siècle, l’Afrique n’en finit pas d’étonner par ses performances économiques. Le dynamisme a pourtant ses revers.

A l’occasion d’une conférence organisée à Maputo par le Mozambique et le FMI , jeudi et vendredi dernier, rassemblant les ministres des finances et les gouverneurs de banque centrale de l’Afrique sub-saharienne, la directrice de l’institution multilatérale, Christine Lagarde, s’est inquiétée de la hausse de l’endettement public de ces pays. « Il y a quelques pays qui ont été un peu en avance sur eux-mêmes et qui voient une hausse de leur endettement à un niveau qui pourrait être préoccupant », a-t-elle indiqué lors de cette conférence.

Selon l’agence de notation Fitch, les émissions de dettes souveraines des pays sub-sahariens devraient atteindre 6 milliards de dollars cette année après le record de 6,25 milliards de l’année précédente. Le Kenya, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal envisagent de lever entre 500 millions et 1,5 milliard de dollars d’euro-obligations cette année. Jusqu’ici, seule la Zambie, avec 1 milliard de dollars en avril dernier, est venue solliciter le marché international de la dette. « Les gouvernements devraient être attentifs et prudents pour ne pas surcharger le pays en dette publique », a alerté Christine Lagarde avant de préciser que si « c’est un financement supplémentaire », c’est aussi « une vulnérabilité supplémentaire ».

Il est vrai que depuis près de vingt ans, l’Afrique connaît une croissance économique forte et régulière. Selon les dernières prévisions du FMI, l’Afrique sub-saharienne devrait enregistrer cette année une hausse de son Produit Intérieur But (PIB) de 5,4 % après 4,9 % en 2013. En moyenne, le taux de croissance moyen s’est élevé à 4,7 % entre 1996 et 2005. Si Christine Lagarde a salué cette performance qui a notamment « permis de rehausser le niveau d’instruction de la population », elle a néanmoins souligné que « la pauvreté se maintient obstinément à des niveaux inacceptables » et que les « inégalités restent très prononcées ».

C’est pourquoi, à l’issue des deux jours de cette conférence, 5 ans après celle qui avait été organisée par la Tanzanie, les dirigeants africains et le FMI ont convenu de la nécessité d’une « transformation structurelle » visant à faire profiter les citoyens ordinaires du formidable essor économique du continent. Son retard en matière d’infrastructures, des axes de transports à la production d’électricité, reste un sérieux handicap. Les économies africaines ont besoin d’investir 93 milliards de dollars par an pour mettre leurs infrastructures à niveau, a relevé Christine Lagarde. « Seules 16% des routes (d’Afrique) sont goudronnées, contre 85% en Asie du Sud. Ces lacunes représentent des coûts énormes pour les entreprises et pour les gens ». Et « des infrastructures de qualité peuvent attirer les investisseurs étrangers ».

Les Echos.fr


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