La mésentente règne entre deux factions opposées parmi les musulmans du Rwanda. Une première faction composée d’experts de la religion d’Allah accuse l’autre de semer désordre, confusion et zizanie parmi les musulmans.

Elle fonde ses accusations sur le trouble créé autour de la direction de l’autorité Islamique et de l’Association des Musulmans du Rwanda, AMUR. Cette faction exige que l’administration des deux soit séparée, l’association n’ayant en rien le pouvoir d’interférer dans la manière dont sont conduites les affaires de la confession musulmane proprement dite.

Des pétitions à n’en plus finir tombent régulièrement :
Le 28 février, des experts de l’islam qui veulent un changement radical par rapport à la situation actuelle, ont envoyé un courrier à l’AMUR, avec copie au Mufti du Rwanda, aux instances politiques et administratives du pays, de la présidence de la République aux districts de tout le territoire national.

Quelque peu avant eux, les musulmans de Nyarugenge avaient envoyé une autre lettre au Mufti dans laquelle ils manifestaient leurs préoccupations quant aux problèmes patents qui sapent l’unité des musulmans du Rwanda, et lui demandaient de tout mettre en œuvre pour en venir à bout.

Le 25 février, 10 cheikhs se coalisaient pour pointer du doigt ce laisser-aller à l’Agence nationale pour la bonne gouvernance, RGB.

Au 28 janvier, ce sont les musulmans de la province de l’Est qui se plaignaient contre cet état de fait dans un autre courrier envoyé au même destinataire, RGB. Ceux de Rusizi feront la même démarche le 6 du mois suivant.

Fahd Al-Sudi Imanzi Rugaravu, le porte parole des partisans du changement, nous a précisé :

« Plusieurs activités de développement stagnent aujourd’hui, faisant fi des droits des musulmans qui devaient en bénéficier.”

Et celui-ci de citer entre autres : la construction de l’école secondaire de Ngoma, celle de Nyamata en district de Bugesera, et celle de Nyanza. Il y a aussi la construction de l’hopital de Rwampara, de l’école de Mpengo, aussi bien que les maisons-dortoirs pour femmes de l’hôpital de Rubavu en passant par la mosquée en étage de Kamembe.

Toutes ces protestations réclament le changement afin que la direction de l’autorité musulmane soit nettement séparée de celle de l’AMUR. Ils décrient de but en blanc cette dernière qu’ils accusent de toux les maux qui minent la communauté musulmane du Rwanda.

Dans une interview téléphonique avec Igihe, le D.G Adjoint de RGB, Dr Félicien Usengumukiza fait savoir que son institution a accusé réception de toutes ces plaintes, qu’une commission ad-hoc concerte les deux parties en conflit afin de trouver une voie de sortie.