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Les jeunes rescapés du Club Urumuli (Huye) réclament poliment la réparation des droits

Redigé par ndj
Le 27 décembre 2015 à 12:40

Le Ministre de la Justice Johnston Busingye s’est déplacé ce 24 décembre 2015 pour Huye (127 Km au sud de Kigali) pour souhaiter les meilleurs voeux de Noêl aux 31 jeunes rescapés habitant dans le quartier de Ngoma de la ville de Huye en Province du Sud.
Voici un geste qui atteste que les autorités politiques actuelles compatissent avec les rescapés du génocide des Tutsi de 1994. Au vu de la quantité de joie et de bonheur qu’éprouvent les familles réunies autour des fêtes de noël et de Nouvel An, (...)

Le Ministre de la Justice Johnston Busingye s’est déplacé ce 24 décembre 2015 pour Huye (127 Km au sud de Kigali) pour souhaiter les meilleurs voeux de Noêl aux 31 jeunes rescapés habitant dans le quartier de Ngoma de la ville de Huye en Province du Sud.

Voici un geste qui atteste que les autorités politiques actuelles compatissent avec les rescapés du génocide des Tutsi de 1994. Au vu de la quantité de joie et de bonheur qu’éprouvent les familles réunies autour des fêtes de noël et de Nouvel An, c’est le moment d’évaluer la quantité de solitude qu’éprouve ces jeunes qui ont été privés de ce bonheur pour toute leur vie en 1994.

Le Ministre Busingye, à la tête d’une délégation d’agents de son ministère, est revenu sur les conditions de vie de cette jeunesse et de ses activités.

Ils sont 18 jeunes gens et 13 jeunes filles tous rescapés du génocide des tutsi d’Avril-juin 1994 et forment ce qu’ils ont appelé ’Club Urumuli’. Ils vivent ensemble dans un immeuble leur construit par les soins du district depuis 2009. Le Ministère de la Justice et le District de huye subviennent à leurs besoins.

Les Agents du Ministère et ces jeunes se sont entretenus et ont relevé les défis actuels auxquels ils sont confrontés dans leur quotidienneté.

Le Ministre Busingye a apprécié la combativité de ces jeunes qui montrent qu’ils ont une vision dans leur vie malgré le malheur d’être orphelins qu’ils ont subi encore très jeunes.

"Nous pouvons nous féliciter de vous voir en vie et assez grandi. J’ai compris les défis auxquels vous êtes confrontés. Ils sont différents de ceux que vous éprouviez il y a dix ans. Nous sommes bien aise de voir que vous viviez dans cet immeuble à 67 et que plus de trente ont assez grandi pour aller vivre d’eux-mêmes. Cela fait du bien de voir les gens grandir et être indépendants", a dit le ministre montrant que ces jeunes ne vivent plus actuellement dans la promiscuité autant que cela était il y a dix ans.

Entretemps, plus de dix ans dont parle le ministre, rien n’a été fait pour que ces jeunes gens rentrent légalement en possession des biens et propriétés laissés par leurs parents génocidés, la plupart ayant été abimés par les hordes génocidaires.

"Votre excellence le Ministre, nous avons toujours un problème de biens de nos parents pillés en 1994 et non encore rétribués. Parmi nous, il y a ceux qui ont des documents de procès rendus mais non exécutés depuis très longtemps", a indiqué Cyprien Simpunga, doyen des orphelins, au Ministre Principal mandataire de l’Etat.

Les jeunes rescapés ont également soumis d’autres problèmes qu’ils érpouvent dans la vie de tous les jours dont le manque de frais de santé quand ils tombent malades, le manque de frais scolaires additionnels en cas de reprise de cours non réussis à l’évaluation universitaire de cours académiques. Mais aussi et surtout cela, le manque de dot au moment où certains jeunes gens éprouvent le besoin de fonder foyer.

Au moment où il y a avancées notables pour certains pays et institutions de la Communauté internationale sur la non assistance d’un peuple en danger de génocide, de telles questions posées au ministre semblent fondamentales montrent une nécessité d’instituer un fonds de réparation des survivants du génocide afin qu’ils retrouvent leurs droits.

Cyprien Simpunga exprimant les doléances de ses camarades

En effet ces jeunes gens formulent des revendications polies montrant qu’ils souhaitent rentrer dans la possession de leurs droits bafoués durant le génocide. Force est de constater que les associations de rescapés de ce génocide dont IBUKA n’ont jamais mené des études sérieuses montrant l’étendue des dégats psychologiques et matériels sur les survivants du génocide et comment amener le Gouvernement rwandais à déployer des stratégies de constitution d’un Fonds de Réparation des Droits des Rescapés du Génocide.

Ce Club Urumuli a été créé en 2003 par 67 enfants de rescapés. Plus de la moitié d’entre eux ont déjà fondé leurs foyers. Les 31 restants continuent leur lutte pour la vie. Ils suivent pour la plupart d’entre eux leur cursus universitaire (1 mastère, 10 licenciés et 15 mémorants).


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