Mgr Smaragde Mbonyintege, Président du Conseil Episcopal de l’Eglise Catholique du Rwanda s’est dit révolté de la façon dont les agents de l’ordre traquent et malmènent les mamans commerçantes ambulantes circulant la ville et portant des paniers de fruits sur leurs têtes.

Selon lui,"les autorités de la Ville de Kigali donneurs d’ordres devraient comprendre les conditions de vie de ces dernières et de trouver une meilleure solution pour elles au lieu de les traquer et les poursuivre jusqu’à ce qu’il les dépouillent du contenu de leurs paniers"

"Ces autorités et non les agents à leur service devraient approcher les mamans en question et étudier ensemble des pistes de solution qui plairaient aux deux parties comme construire pour elles de belles échoppes", a-t-il dit ajoutant qu’aider ces femmes commerçantes revient à aider les mères élevant des enfants car, a-t-il dit, l’éducation des enfants est du ressort de la société entière.

L’évêque de Kabgayi fait ces déclarations au moment où le Gouvernement rwandais semble manifester une volonté politique ferme en matière d’assistance aux classes sociales défavorisées.

Ainsi, un projet conjoint Gouvernement rwandais-Union Européenne et autres donateurs d’assistance de 1.5 milliards de francs aux 8.000 jeunes gens de 7 districts du pays fait son chemin depuis avril 2015 pour qu’ils améliorent leurs business.

Les jeunes de Nyarugenge, Kicukiro, Gakenke, Rulindo, Rubavu, Nyabihu et Ngororero devant bénéficier de ce projet sont ceux qui s’adonnent au commerce ambulant, aux taximen de vélo, aux marchands élant leurs marchandises sur les bords des rues, aux ouvriers des mines et carrières, aux aide-maçons et bien d’autres.

Ce projet parviendra-t-il efficacement à éradiquer ce phénomène du commerce ambulant ?

2000 petits commerçants ambulants en 2013 ont participé à un dialogue avec les agents de diverses institutions gouvernementales avec but de pouvoir s’adonner tranquillement à un commerce sédentarisé avec une boutique-fonds de commerce. Le manque d’hypothèque pour accès au crédit bancaire, l’absence de petit capital initial, le harcèlement et la bastonnade des agents de l’ordre qui les prennent en chasse pour les dépouiller de leurs marchandises, des cachots où sont emprisonnés pêle mêle hommes et femmes pris dans ces infractions ; tels ont été les points principaux qui ont été discutés au cours de ce dialogue.

"Nous le Ministère de la promotion féminine et genre en collaboration avec les services de la Mairie de la Ville de Kigali et les autres ministères, allons mettre sur pied des stratégies de solution de ce problème dont diverses formations professionnelles à l’endroit de jeunes désoeuvrés et indiquer une meilleure méthode de s’adonner au commerce légal selon les moyens de chacun", a dit la Ministre de la Famille et Genre, Oda Gasinzigwa.

"Aucun agent de police n’a été instruit pour piller les marchandises de ces petits commerçants ambulants. S’il s’avère qu’ils ont outrepassé leur mission de maintien de l’ordre, des institutions concernées vont se pencher à la question. Mais le plus urgent est de donner à ces ambulants des moyens rationnels d’exercer leur activité", a-t-elle ajouté.

Du côté de la Mairie de la Ville de Kigali, les déclarations au sujet de ce commerce ambulant ont toujours insisté sur son illégalité disant que diverses stratégies de son éradication ont été mises sur pied sans les préciser.

Une enquêtemenée en 2012 pour la Ville de Kigali avait recensé quelque 6300 ambulants.