Officiels rwandais décident de la relocalisation des réfugiés burundais : fausse solution

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 23 février 2016 à 09:33

La Ministre rwandaise des réfugiés et de gestion des désastres, M. Séraphine Mukantabana a visité ce lundi 21 février le camps de Mahama (Sud-est du Rwanda) qui abrite quelques 75000 réfugiés Barundi. L’objet de la visite était de discuter avec eux de l’opportunité de leur relocation dans un pays tiers pour leur propre sécurité.
"La décision a été prise après que certaines personnalités aient politisé le fait que nous vous avons donné asile", a-t-elle dit comme pour faire allusion aux accusations des (...)


La Ministre rwandaise des réfugiés et de gestion des désastres, M. Séraphine Mukantabana a visité ce lundi 21 février le camps de Mahama (Sud-est du Rwanda) qui abrite quelques 75000 réfugiés Barundi. L’objet de la visite était de discuter avec eux de l’opportunité de leur relocation dans un pays tiers pour leur propre sécurité.

"La décision a été prise après que certaines personnalités aient politisé le fait que nous vous avons donné asile", a-t-elle dit comme pour faire allusion aux accusations des dirigeants burundais et d’une partie de la Communauté internationale selon quoi les autorités rwandaises procèdent au recrutement des jeunes refugiés barundi pour aller combattre dans leur pays d’origine.

Kigali a toujours réfuté ces allégations. Les autorités rwandaises ont toujours jugé inutile une guerre d’accusations-contre accusations à l’endroit de son voisin du sud préférant chercher une solution qui pourrait éviter une telle situation.

Des sources proches des réfugiés barundi disent que le Gouvernement burundais a exploité la situation actuelle du camp de Mahama pour y déployer des opérateurs secrets qui font ces pseudo recrutements afin de faire endosser ce crime au gouvernement rwandais.

"Ce sont des méthodes d’intox militaires bien connues. Pour chercher des poux à ton adversaire, il est pratiquement impossible de ne pas les trouver", a dit un certain Théodore qui a bien observé ce phénomène dans le camp.

"Je suis sûr ue les services de sécurité rwandais savent ces stratagèmes du Gouvernement burundais qui cherche à tout pris à faire sortir le Rwanda de ses gongs. En même temps, les fauteurs de troubles offrent aux jeunes rwandais de l’argent. On parle de 200.000 Frw (environ 267 $) qui leur sont offerts pour qu’ils rejoignent la rébellion des FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda)", a confié un agent de sécurité qui a été approché par ces fameux recruteurs.

L’informateur donne une preuve de ce qu’il avance. Il s’agit de jeunes originaires de District Rwamagana qui ont été recrutés et bien partis pour les forêts congolaises. Ils ont pu s’enfuir et revenus au pays, ils ont témoigné leur mésaventure.

A la lumière de ceci, on peut comprendre que les FDLR qui ont formé les IMBONERAKURE, milice burundaise des CNDD-FDD, ont retrouvé toute leur capacité de frappe. Sont-ils appuyés en secret par toute une armée de 20.000 Casques bleus de la Monusco ? N’ont-ils rien oublié des techniques de subversion ? Ont-ils maintenant une arrière-base burundaise sûre pour mener à bien leurs objectifs de retour au bercail pour y rerégner en maîtres ?

Ce n’est ni la France qui n’a rien oublié de ses mésaventures de 1990 à 1994 au Rwanda qui ne pourra pas fortement les appuyer. Ce n’est pas non plus tout cet Occident néocolonialiste qui trouve Kagame et le régime FPR ménaçants avec leur ferme idéologie de l’indépendance économique à la recherche de vastes ensembles de marchés, cet Occident sera bien aise de lutter pour ces gouvernements légers qui veulent gouverner sur des quotas ethniques à la Habyarimana.

Une façon de dire que cette question de relocalisation des réfugiés burundais dans un pays tiers n’est pas du tout une solution. Cela n’empêchera pas les mauvais desseins occidentaux de venir à bout des régimes d’impétueux guérilleros rwandais des années 1990 à 1994. Ceux-ci n’ont rien perdu de leur combativité. Il est vrai que les présumés anciens génocidaires qui commandent la structure militaire de ces Fdlr ne sont pas moins stratèges de guerre avec ces vingt ans d’expérience sur le terrain.


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