Trump, le plus juif des présidents américains [analyse]

Redigé par Guy Millière
Le 3 septembre 2018 à 01:39

Puis-je dire quelque chose d’intempestif ? Donald Trump est, à mes yeux, moi qui ne suis pas juif mais ai un infini respect pour le judaïsme, le plus juif des présidents américains. Il est le premier président des Etats-Unis à avoir une famille juive et des petits enfants juifs : les enfants de sa fille Ivanka et de son gendre Jared Kushner.

Et bien avant d’entrer en campagne pour la présidence des Etats-Unis, Donald Trump a dit sa fierté d’avoir une famille juive. Il a relaté plusieurs fois qu’il se rendait souvent chez Ivanka et Jared Kushner pour le shabbat, qui était pour lui un moment de méditation et de repos.

Ivanka et Jared Kushner ont suivi Donald Trump à la Maison Blanche, et Jared Kushner est en charge du dossier proche-oriental, avec Jason Dov Greenblatt, qui fut vice-président de l’entreprise Trump (The Trump Organization) avant de devenir “représentant spécial du président pour les négociations israélo-arabes”.

Ivanka et Jared Kushner sont des Juifs religieux, Jason Dov Greenblatt aussi. David Melech Friedman a été l’avocat d’affaires de Donald Trump pendant des années avant de devenir conseiller de Donald Trump pour les relations avec Israël pendant la campagne électorale, puis ambassadeur des Etats-Unis en Israël. David Melech Friedman est lui-même un Juif religieux. Le principal conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche est Stephen Miller, Juif pratiquant lui aussi. Mike Pence, vice-président choisi par Donald Trump, est un chrétien évangélique qui travaille depuis des années avec la principale organisation évangélique de soutien à Israël aux Etats-Unis. Mike Pence a lui aussi une famille juive qui vit en Israël.

Tout cela explique pourquoi – n’en déplaise aux adeptes de la diffamation -, depuis qu’il est président, Donald Trump gouverne en ayant pour repère des valeurs éthiques qui lui servent de guides, comme le montrent tous ses discours majeurs et la plupart de ses décisions. Tout cela explique aussi pourquoi Donald Trump est le plus pro-israélien des présidents américains.

Et, de fait, aucun président n’avait pris avant lui autant de décisions favorables à Israël, et aucun président n’avait pris des positions aussi tranchées et aussi limpides concernant la “question palestinienne”.

La nomination de David Melech Friedman au poste d’ambassadeur des Etats-Unis en Israël était un geste très significatif. Le choix de Jared Kushner et de Jason Dov Greenblatt pour traiter du Proche-Orient et du conflit israélo-arabe en fut un autre.

Il ne faisait aucun doute depuis le moment où Donald Trump est devenu président que les Etats-Unis reconnaitraient Jérusalem comme la capitale éternelle et indivisible d’Israël et y installeraient leur ambassade. Jérusalem a été reconnue comme telle dès la première année de la présidence Trump, et l’ambassade des Etats-Unis en Israël a ouvert ses portes à peine quelques mois plus tard.

Il ne faisait aucun doute que Donald Trump irait plus loin encore : il a été le premier président à dire à Mahmoud Abbas qu’il mentait et à lui reprocher sévèrement de soutenir le terrorisme, et le premier président à exiger d’Abbas que le soutien de l’Autorité Palestinienne au terrorisme cesse. Ce, si l’AP entendait encore être considérée comme un interlocuteur par les Etats-Unis et continuer à recevoir des subventions américaines.

Trump est depuis quelques jours, puisque l’Autorité Palestinienne n’a pas renoncé à soutenir le terrorisme, le premier président à avoir décidé de réduire drastiquement les subventions américaines à l’Autorité Palestinienne.

Il est aussi le premier à vouloir mettre fin à l’imposture constituée par le statut de réfugié accordé à des gens qui ne sont pas des réfugiés du tout, puisqu’ils n’ont jamais mis un pied sur le sol israélien, et à envisager de retirer des négociations au Proche-Orient la question des “réfugiés palestiniens”.

Il est le premier président, dans la logique visant à mettre fin à l’imposture constituée par ledit statut, à avoir mis un terme au versement de fonds américains a l’UNWRA (l’Office de Secours et de Travaux des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), l’agence qui entretient l’imposture depuis sept décennies, et qui rémunère des terroristes islamiques “palestiniens”.

Donald Trump n’a pas encore présenté le plan de paix que Jared Kushner et Jason Dov Greenblatt préparent avec David Melech Friedman, mais quand bien même nul n’en connait les détails, il est acquis que ce plan ne sera pas du tout favorable à l’Autorité Palestinienne et au Hamas. Et il est évident qu’il s’agira de mettre en place une paix régionale en coordination avec l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie.

Il est également évident que Donald Trump attend les effets de l’asphyxie économique du régime des mollahs en Iran, car cette asphyxie ne peut que changer la donne régionale. Evident, enfin, que lorsque Donald Trump a dit voici peu qu’il y aurait dans le plan “quelque chose” pour les Palestiniens qu’Israël devrait céder, il s’adressait aux dirigeants du monde arabe sunnite avec qui il négocie aux fins de leur permettre de sauver la face, mais n’entendait pas exiger quoi que ce soit d’Israël (ce qu’a confirmé récemment David Melech Friedman).

Que Donald Trump, dans ces conditions, soit apprécié et aimé par le peuple israélien est très logique. Qu’il reçoive l’estime de tous ceux qui, Juifs ou non, sont attachés aux valeurs du judaïsme et à l’existence d’Israël et qui savent que la paix au Proche-Orient ne pourra venir qu’avec la défaite du terrorisme islamique et la fin de l’ “imposture palestinienne” est logique aussi.

Qu’il soit détesté par les islamistes, les gauchistes suppôts du terrorisme, les journalistes couchés devant l’islam, sans éthique ni scrupules, les politiciens européens qui se compromettent depuis des années avec des organisations islamiques, et qui soutiennent la “cause palestinienne” par le biais d’une lâcheté aux relents souvent antisémites, est dans l’ordre des choses. Le plus juif des présidents américains ne saurait être aimé ou estimé par ces gens-là.

En revanche, qu’il soit rejeté par autant de Juifs américains indique que le judaïsme américain est décidément très malade. Les Juifs pratiquants et proches du conservatisme sauveront le judaïsme aux Etats-Unis. Les autres s’imaginent encore juifs, mais, comme l’a expliqué Norman Podhoretz il y a une décennie, ils ont quasiment cesse de l’être.

Puis-je dire, pour finir, quelque chose de plus intempestif encore que ce que je disais au début de cet article ? Il m’arrive de penser que si Donald Trump est tant détesté aujourd’hui, c’est précisément parce qu’il est le plus juif des présidents américains. Et il m’arrive souvent de penser qu’il est rejeté par autant de Juifs américains parce que les Juifs qui le rejettent ont quasiment cessé d’être juifs.


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