Une femme attachée à un tronc d’arbre, à moitié déshabillée, sanglotant et hurlant pendant qu’un homme l’interroge : c’est ce que montre une vidéo diffusée sur Internet le 27 février. Accusée de vol, cette femme a été malmenée par des Koglweogo – des membres de milices rurales d’autodéfense – à Boulsa, dans la région Centre-Nord du Burkina Faso. Des images rares, même si nos Observateurs affirment que les femmes ne sont pas épargnées par les Koglweogo.
Dans cette vidéo qui dure près de sept minutes – dont France 24 a décidé de ne publier que des captures d’écran – on voit la jeune femme allongée sur un tronc d’arbre, où elle est attachée avec des cordelettes. Elle a le dos nu.
L’air apeuré, elle sanglote et répond aux questions d’un homme qui l’interroge, situé hors-champ. Il lui demande notamment son nom et ce qu’elle a volé. Elle répond qu’elle s’appelle Adjara et qu’elle a volé une moto et des plats.
L’échange se fait en moré, l’une des principales langues du Burkina Faso. D’autres personnes se trouvent autour, dont on distingue notamment les jambes.
La jeune femme se met ensuite à hurler et se tortille. Elle glisse également d’un côté du tronc. On voit alors les jambes d’un homme juste à côté d’elle, bien qu’il soit impossible de distinguer ce qu’il lui fait subir. La jeune femme se calme ensuite, avant de hurler à nouveau.
Elle dit notamment qu’elle s’est uriné dessus et leur demande d’être indulgents, tout en répétant qu’elle ne volera plus. Vers la fin de la vidéo, l’homme lui dit que ses fesses ne peuvent pas rester intactes, après l’avoir vraisemblablement fouettée dans le dos. Elle est finalement détachée, et se rhabille.
Une milice populaire contre les "délinquants"
Cette scène a été diffusée sur Facebook et Twitter par Tidiane Kévin Traoré, un internaute burkinabè. Selon lui, la vidéo aurait été tournée dans la commune de Boulsa, où vivent 20 000 habitants environ. Une zone dans laquelle un groupe de Koglweogo est actif, comme en atteste l’existence d’une page Facebook intitulée "Kogolowego Boulsa".
Les Koglweogo sont des membres de comités de vigilance auto-constitués qui entendent lutter contre la délinquance dans les zones rurales du Burkina Faso. Bien qu’ils soient appréciés par une partie des habitants, leurs méthodes de travail sont également très critiquées, à commencer par les punitions violentes qu’ils infligent parfois aux "délinquants".
Identité de la jeune femme, lieu où se sont produits les faits, sévices corporels : les propos du chef Koglweogo correspondent à ce que l’on voit dans la vidéo.
Par ailleurs, Wilfried Dambre a parlé de cette affaire avec quelques habitants de Boulsa, qui lui ont également parlé d’une femme "à moitié déshabillée, attachée à un arbre, frappée – mais pas trop fort – et ayant reçu quelques coups de fouet". Cette description correspond une fois de plus à la vidéo.
Seul l’un de nos Observateurs burkinabè affirme avoir déjà vu des images montrant des femmes se faire malmener par les Koglweogo. Mais tous assurent qu’elles ne sont pas épargnées pour autant par les miliciens lorsqu’elles sont accusées de vol.
Avec france24.fr
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