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Victoire contre négationnisme du génocide par réduction des écarts criants de revenus

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 12 mai 2016 à 12:22

La question de la lutte contre le négationnisme du génocide des Tutsi de 1994 est sur toutes les lèvres et dans les débats des hautes sphères de la vie de la nation rwandaise, la CNLG ou le Parlement rwandais en particulier.
La question, cette idéologie du négationnisme largement médiatisée par l’opposition rwandaise de la diaspora et des lobbies occidentaux intéressés revient à refaçonner en d’autres termes l’ethnocentrisme hutu brandi comme une carte politique qui a régné en maître dans la (...)

La question de la lutte contre le négationnisme du génocide des Tutsi de 1994 est sur toutes les lèvres et dans les débats des hautes sphères de la vie de la nation rwandaise, la CNLG ou le Parlement rwandais en particulier.

La question, cette idéologie du négationnisme largement médiatisée par l’opposition rwandaise de la diaspora et des lobbies occidentaux intéressés revient à refaçonner en d’autres termes l’ethnocentrisme hutu brandi comme une carte politique qui a régné en maître dans la conscience des Rwandais durant plus de trois décennies de 1959 à 1994. Les pouvoirs publics rwandais tentent d’éradiquer cette idéologie, de la déraciner, de la désancrer dans la conscience populaire et dans l’arène politique rwandaises.

Il s’avère que les stratégies d’unité et réconciliation entreprises par la société rwandaise avec une volonté politique affichée semblent porter des fruits passagers. Mais il leur faut un accompagnateur matériel : la productivité et création de plus et plus de richesses sociales mais aussi de l’équité de leur redistribution tout en évitant des écarts criants entre les classes pauvres et riches de la société rwandaise.

Des études menées par la CNLG (Commission Nationale de Lutte contre le Génocide) et le Parquet Général de la République lancent une alerte contre ce phénomène idéologique qui doit être combattu sans quoi le Rwanda pourrait voir se rééditer cette apocalypse. Ecrire beaucoup et publier ? Amener les coupables devant la justice ? Multiplier des occasions de prise de parole des rescapés, des justes et des ex-bourreaux ?

Il est rapporté que deux cent vingt-trois personnes ont été reconnues coupables de répandre l’Idéologie du Génocide de 2011 à 2014, selon une recherche qui a été effectuée par la Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG).
Selon un Rapport dressé par le Parquet en 2014, les tribunaux ont reçu 303 dossiers relatifs aux prévenus accusés de répandre une idéologie du génocide.

"L’on avait au total 515 dossiers de ces cas ; 303 dossiers ont été transférés aux tribunaux ; 223 cas ont été reconnus de répandre l’idéologie du génocide ; tandis que 80 personnes ont été reconnues innocentes", a indiqué Donatien Nikuze qui a réalisé l’étude.

Cette recherche s’est limitée à la période de 1995 à 2015 pour évaluer la situation de l’idéologie du génocide. Cent quatre-vingt personnes (180) personnes ont été interrogées, dont cinq provenant de différents partis pour chaque district, ainsi qu’une personne par district.

La recherche a montré que l’idéologie du génocide a connu une recrudescence durant la guerre des Infiltrés, durant les Juridictions Gacaca, et durant la période de Commémoration du génocide des Tutsi.

"Selon les informations recueillies, entre 2001 et 2008, un total de 137 témoins et personnes intègres (ou Juges des Juridictions Gacaca) ont été tuées", a confié Nikuze.

Lors de la 21ème Commémoration du Génocide des Tutsi, 31 personnes ont été reconnues coupables d’idéologie du génocide dans la Province du Sud ; 48 l’ont été à l’Ouest ; 72 à l’Est ; 19 au Nord ; et 9 dans la Ville de Kigali.

L’idéologie du génocide est présente aussi chez les enfants et les jeunes qui ont été intoxiqués par leurs parents dès leur âge tendre. Un enfant de onze ans a dit à son collègue tutsi de classe qu’il souhaitait la reprise du génocide pour qu’il extermine ce condisciple.

"Sur les 180 personnes interrogées, 16,1% disent que l’idéologie du génocide persiste, tandis que 83.9% affirment que l’idéologie du génocide est en régression par rapport aux périodes passées", souligne encore Nikuze.

Accompagnateur : changement de comportement du Rwandais face à la production

Cette constatation est triste ! Elle montre que beaucoup de choses doivent être faites dans le domaine de changement de modes et techniques de production et de l’amélioration des conditions de vie des Rwandais. Ceci passe par la réduction absolument impérieuse de criants écarts de redistribution des richesses et des revenus. La Dame ugandaise Winnie Byanyima, Directrice Afrique de l’ONG internationale OXFAM a lancé ce cri d’alarme ce 11 mai 2016 au cours de sa communication aux étudiants du Collège des Finances de l’Université du Rwanda. Elle sait pourrquoi elle insiste pour un Rwanda fragilisé par les blessures encore apparentes du génocide des Tutsi de 1994, qui semble faire des pas de géant dans la création trop visible de richesses sociales mais qui sont inégalement réparties dans ses classes sociales comme partout dans les pays en développement.

"Cette région de l’Afrique et celle d’Amérique Latine connaissent de gros écarts entre riches et pauvres. Et le fossé ne fait que s’approfonfir de plus en plus. 6 sur 10 pays africains voient des rapports riches-pauvres extrêmement médiocres, avec l’Afrique du Sud où le fossé entre riches et pauvres est on ne peut plus extrêmement profond", a indiqué Byanyima révélant un rapport d’OXFAM publié récemment traitant de ce problème et intitulé “The Time is now, Buiding a human economy for Africa”. Elle a indiqué que ce rapport suggère un développement humain inclusif en Afrique.

"Il n’y a aucun doute le Rwanda a fait un pas apprécié dans son investissement en matière de santé publique. Les interventions du Gouvernement ont été positives dans la réduction des écarts de distribution des revenus mais aussi dans la discrimination sexuelle positive au profit de la femme. Cela a eu un impact sur le développement de la société. Si l’on apprécie le modèle rwandais, ailleurs les choses ne sont pas aussi brillantes. Les donateurs et les gouvernements promeuvent l’entreprenariat privé comme une meilleure voie d’expansion des services de santé en Afrique même si cela a rarement donné des résultats probants", a-t-elle indiqué.

Au même moment, au cours des travaux du World Economic Forum qui se tient à Kigali du 11 au 13 mai 2016, la Première Dame invite, mieux, encourage les jeunes à se hâter dans la transformation économique. Elle comme son mari princier Paul Kagame, l’heure est à la rage de produire vite et beaucoup de richesses. Il y aura le temps de repenser leur redistribution.

« Attelez-vous à étudier les tendances économiques actuelles pour être à même de surmonter les défis qui se dressent autant que l’a fait le gouvernement rwandais durant ces dernières décades. Multiplier toutes les occasions d’initiatives et de créations de vos propres entreprises", a lancé Jeannette à plus de 1300 délégués au WEF venus de plus de 70 pays du monde. S’adressait-elle aux jeunes Africains ? Oui, mais les Rwandais en particulier.

Elle entend voir les jeunes rwandais combattifs dans la création des industries et de produits compétitifs sur le marché international comme clé de voûte d’une économie rwandaise encore tournant sur un déséquilibre de la balance commerciale empêche une santé et une stabilité de l’économie rwandaise vivement souhaitée.


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