Gaston Sindimwo a récemment exprimé de vives inquiétudes concernant l’implication militaire du Burundi dans le conflit qui secoue l’est de la République démocratique du Congo. « Si les Wazalendo, les FDLR et les FARDC sont vaincus par les Congolais du M23, nous le serons également. Et lorsque les combats s’intensifieront, ils fuiront — mais vers où ? Vers Bujumbura », a-t-il averti.
Depuis 2023, les forces armées burundaises sont engagées en RDC aux côtés de l’armée congolaise contre la coalition AFC/M23, en vertu d’un accord de coopération militaire signé en août de la même année. Cette coalition a été rejointe par des combattants FDLR — un groupe armé classé organisation terroriste par plusieurs instances internationales — ainsi que par des milices connues sous le nom de Wazalendo.
Bien que leurs opérations conjointes se concentrent principalement dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, la rébellion du M23 a réussi à étendre son emprise territoriale et poursuit son offensive. Cette situation a contraint les forces burundaises à recentrer leurs efforts dans le Sud-Kivu, notamment dans les zones frontalières de Fizi et Uvira, après un retrait du Nord-Kivu en janvier 2025.
Pour le sénateur Sindimwo, cette évolution constitue une menace à la fois sécuritaire et politique majeure. Il redoute un afflux massif de combattants armés sur le sol burundais en cas de défaite. « Si ces groupes en déroute se réfugient dans diverses régions du Burundi, telles que Bujumbura, Cibitoke ou Rumonge, tout en restant armés, notre sécurité nationale sera gravement compromise, avec un risque élevé d’affrontements sur notre territoire », a-t-il mis en garde.
Sindimwo a également mis en garde contre une éventuelle riposte du M23 ou de ses alliés : « Ceux qui les auront repoussés, en constatant des tirs en provenance du Burundi, resteront-ils les bras croisés ? Ils accuseront notre pays d’agression », a-t-il averti.
Le responsable du parti politique "UPRONA" a par ailleurs rappelé qu’il avait, dès son mandat de premier vice-président, alerté sur la vulnérabilité des frontières, préconisant un renforcement des capacités de surveillance.
« J’avais recommandé l’achat de deux drones. Un seul a été acquis. J’ignore même s’il est fonctionnel, ni pourquoi un second n’a jamais été acheté », a-t-il déploré.
De son côté, le président burundais Évariste Ndayishimiye a toujours nié toute collaboration entre les forces armées de son pays et les FDLR. Selon lui, ces accusations relèvent d’une campagne de dénigrement orchestrée par le Rwanda dans le but de le discréditer sur la scène internationale.
« C’est leur stratégie habituelle. Ils commencent par vous diffamer, vous présenter comme un monstre aux yeux du monde, afin de légitimer une éventuelle attaque », déclarait le président Évariste Ndayishimiye dans une interview accordée à la BBC en mars 2025.
Paradoxalement, les relations entre le Burundi et le Rwanda avaient connu une brève accalmie en début d’année, avec l’ouverture de pourparlers destinés à apaiser les tensions bilatérales persistantes. Or, selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, c’est le président Ndayishimiye lui-même qui serait à l’origine du blocage de ces négociations.

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