La Banque centrale du Rwanda entamera des investissements en or dès juillet

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 15 mai 2025 à 05:28

Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 15 mai 2025, à l’issue d’une réunion du Comité de politique monétaire (CPM), la gouverneure de la Banque centrale, Soraya Hakuziyaremye, a annoncé que la Banque nationale du Rwanda (BNR) envisageait d’intégrer l’or dans son portefeuille de réserves de change à compter de juillet 2025.

La décision de la Banque nationale du Rwanda s’alligne sur une tendance de plus en plus répandue au sein des banques centrales de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), qui envisagent l’or comme un moyen stratégique de renforcer leurs réserves.

Selon la gouverneure Hakuziyaremye, la BNR a mené une analyse approfondie en vue d’intégrer ce métal précieux dans ses actifs, s’appuyant notamment sur les recommandations du Comité des affaires monétaires des banques centrales de la région.

« Compte tenu de la capacité de l’or à amortir les turbulences financières et à constituer un rempart face aux incertitudes extérieures, nous avons décidé d’envisager sérieusement son inclusion comme nouvelle catégorie d’actifs », a-t-elle déclaré.

La gouverneure a insisté sur le fait que, malgré cette diversification, les objectifs fondamentaux de la politique d’investissement de la BNR demeurent inchangés : préservation du capital, garantie de liquidité et recherche de rendements raisonnables.

« La perspective encourageante est que l’or satisfait actuellement toutes ces exigences, ce qui rend notre évaluation particulièrement positive », a affirmé Hakuziyaremye, précisant que le conseil d’administration de la BNR avait déjà approuvé cette intégration dans le portefeuille officiel de la banque.

Elle a toutefois rappelé que l’or représentait une nouvelle catégorie d’actifs pour l’institution, et que des informations précises concernant les volumes d’acquisition envisagés ainsi que les rendements escomptés seraient communiquées avant la fin de l’exercice budgétaire en cours. « C’est un processus d’apprentissage continu, et au fur et à mesure que nous renforcerons nos échanges et nos comparaisons avec nos homologues, nous prévoyons de commencer à intégrer l’or dans nos réserves à partir de juillet 2025 », a-t-elle conclu.

En outre, la Banque centrale a décidé de maintenir son taux directeur stable à 6,5 %, mesure destinée à contenir l’inflation dans la fourchette cible de 2 à 8 %. La gouverneure a indiqué que l’inflation globale avait atteint 6,7 % au premier trimestre 2025, contre 5,2 % au trimestre précédent. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix des matières premières et des produits alimentaires frais. L’inflation sous-jacente s’est établie à 6,1 %, tandis que celle des produits frais a fortement augmenté, atteignant 11,2 %, en grande partie à cause d’un effet de base lié aux bas prix observés début 2024, ainsi qu’à la progression des prix de la viande.

Malgré cette évolution, le niveau d’inflation reste conforme à l’objectif à moyen terme, avec une moyenne anticipée de 6,5 % pour 2025, avant un ralentissement prévu à 3,9 % en 2026. « Les risques d’inflation persistent, notamment en raison des tensions géopolitiques mondiales actuelles et des évolutions des politiques commerciales internationales », a prévenu la gouverneure, tout en soulignant que le taux directeur actuel devrait continuer à stabiliser les anticipations d’inflation.

Par ailleurs, le Comité de politique monétaire a souligné la solidité de l’économie rwandaise. L’Indice composite de l’activité économique (ICAE) a enregistré une croissance notable de 9,3 % au premier trimestre 2025, principalement portée par la bonne performance des secteurs industriel et des services. Sur l’ensemble de l’année 2024, l’économie nationale a progressé de 8,9 %, soutenue par la reprise du secteur agricole et une demande intérieure dynamique.

Cependant, le déficit commercial du Rwanda s’est creusé de 10,8 % au premier trimestre 2025. Les exportations de marchandises ont diminué de 3,0 %, principalement en raison de la baisse des réexportations, tandis que les importations ont augmenté de 5,8 %, et cela en raison d’une forte demande en machines et matières premières. Cette situation a exercé une pression sur le franc rwandais, qui s’est déprécié de 2,46 % face au dollar américain fin avril.

Soraya Hakuziyaremye, a annoncé que la BNR envisageait d’intégrer l’or dans son portefeuille de réserves de change à compter de juillet 2025

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