« La population est privée de son droit fondamental, forcée à s’enrôler sous peine de se voir privée d’accès aux marchés et aux services publics », a affirmé le porte-parole du parti Frodebu Sylvestre Bikorindagara.
Ce dernier dénonce une « instrumentalisation du droit de vote » qui, selon lui, est « en contradiction avec la Constitution burundaise ».
Cette question a également interpellé le politologue Denis Banshimiyubusa, professeur à l’Université du Burundi, qui éclaire le débat : « Voter n’est en aucun cas une obligation au sens de la Constitution burundaise. C’est un droit garanti par notre charte fondamentale. »
Il souligne que ces mesures « forçant la population à s’enrôler pour les élections prochaines ne sont pas fondées. Qui dit droit, ne dit pas obligation. »
Le professeur Banshimiyubusa illustre son propos en expliquant la différence entre droit et devoir dans le contexte du vote : « Quand on dit que le vote est un droit, cela signifie que chacun peut exercer ce droit ou non. Par contre, si le vote est une obligation, alors il devient impératif pour chaque citoyen. »
Il rappelle que certains pays imposent en effet le vote, citant des exemples comme la Belgique, la Grèce ou encore le Brésil, où le non-respect de l’obligation de voter est passible de sanctions.
En analysant les mesures imposées actuellement au Burundi, le professeur s’interroge sur leur bien-fondé : « Il est difficile de comprendre ces mesures, mais ce que l’on constate, c’est une confusion manifeste entre droit et obligation de la part des autorités burundaises. » Selon lui, il s’agit d’une erreur monumentale qui peut semer la confusion parmi les citoyens.
Selon ce politologue, les autorités burundaises devraient privilégier une mobilisation pacifique et pédagogique, en expliquant à la population l’importance de participer aux élections.
« Le rôle des autorités est d’informer et de sensibiliser, pas de contraindre », ajoute-t-il. Il observe également que le désintérêt croissant pour les élections peut être lié au fait que ces prochaines élections de 2025 ne concernent pas la présidence, une fonction qui capte généralement l’attention de la population burundaise.
Le professeur Denis Banshimiyubusa met en garde contre la perception d’inefficacité de ces élections : « Quand la population voit qu’à chaque scrutin, les conditions de vie ne s’améliorent pas, elle peut se désengager, pensant que le vote ne signifie rien pour son avenir. »
Les partis d’opposition appellent ainsi les autorités à lever les mesures coercitives et à permettre un enrôlement libre et volontaire, rappelant que la participation électorale devrait être un acte de choix, non de contrainte.
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