Doha ou le théâtre des négociations retardées

Redigé par Tite Gatabazi
Le 14 novembre 2025 à 12:04

La délégation congolaise a enfin foulé le sol de Doha, théâtre diplomatique devenu central pour les discussions avec les révolutionnaires de l’AFC/M23.

Ce déplacement, attendu depuis des mois et précédé de multiples reports, marque un moment crucial dans le processus régional visant à pacifier l’Est de la République démocratique du Congo.

Selon les sources officielles, une feuille de route ou un accord-cadre pourrait être signé dans les tout prochains jours, scellant des engagements qui se veulent à la fois contraignants et stabilisateurs.

Pour autant, cette arrivée tardive souligne le retard chronique des autorités congolaises dans la conduite de négociations pourtant vitales. La diplomatie de Kinshasa, souvent perçue comme hésitante et fluctuante, a accumulé les reports et les déclarations contradictoires, mettant en lumière une approche où la posture médiatique semble primer sur l’action concrète.

Comme le soulignait ironiquement un observateur : « Ce n’est pas trop tôt », une remarque qui, sous une apparente légèreté, résume la frustration des parties prenantes et des communautés affectées par l’instabilité persistante.

Entre attente et enjeux stratégiques : l’impératif d’un accord crédible

La signature imminente d’un accord-cadre ou d’une feuille de route à Doha ne constitue pas un simple acte protocolaire ; elle est le révélateur de la complexité et de l’urgence des tensions régionales. L’AFC/M23, en tant qu’acteur structuré et déterminé, dispose d’une capacité de négociation qui contraint Kinshasa à sortir de sa rhétorique floue et de ses postures intermittentes.

Chaque jour de retard dans la conclusion d’un accord durable se traduit par une prolongation des souffrances civiles, une intensification des déplacements forcés et un renforcement des logiques de violence qui minent la sécurité régionale.

Il appartient désormais aux négociateurs congolais de démontrer une réelle volonté politique, dépassant les simples déclarations et les effets d’annonce, afin de traduire la présence à Doha en actes tangibles.

La crédibilité de la RDC, mais aussi la stabilité des Grands Lacs dans leur ensemble, dépendent de la capacité de Kinshasa à honorer ses engagements et à sceller un compromis solide. Dans ce contexte, l’arrivée tardive de la délégation n’est pas seulement un symbole : elle est un appel à la responsabilité et à l’efficacité, où chaque faux pas pourrait compromettre le fragile équilibre recherché depuis trop longtemps.

La délégation congolaise a enfin foulé le sol de Doha, théâtre diplomatique devenu central pour les discussions avec l'AFC/M23

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