Dans une alerte publique diffusée sur son compte X, le coordonnateur adjoint de l’AFC/M23, Bertrand Bisimwa, fait état de témoignages concordants émanant de ressortissants congolais réfugiés audit camp, évoquant des répressions violentes, voire des tueries ciblées, dirigées contre celles et ceux qui manifesteraient la volonté explicite de regagner la République démocratique du Congo.
Ces accusations, qui mettent nommément en cause des officiers de l’armée burundaise, ne sauraient être balayées d’un revers de main tant leur gravité engage directement la responsabilité d’un État au regard du droit international.
Il convient de rappeler que Gatumba n’est pas un lieu neutre dans la mémoire collective régionale : il porte déjà les stigmates d’un passé marqué par des violences de masse et des défaillances criantes de la protection des civils. Que ce camp soit aujourd’hui de nouveau cité comme théâtre de sévices et de mises à mort alléguées confère à ces alertes une portée singulière.
Loin de relever d’une rhétorique alarmiste isolée, elles s’inscrivent dans une continuité historique qui impose la vigilance la plus absolue de la part de la communauté internationale.
Des accusations convergentes et la question de la prise d’otage étatique
Ce qui confère à ces allégations une densité particulière, c’est leur convergence avec une multitude de récits circulant sur les réseaux sociaux et relayés par divers canaux informels, tous orientés dans la même direction : l’accusation explicite portée contre les autorités burundaises de retenir, par la force et l’intimidation, des ressortissants congolais désireux de retourner à Uvira.
Cette accumulation de témoignages, bien que nécessitant une vérification indépendante, dessine néanmoins les contours d’un système de contrainte organisé, où la liberté de mouvement serait délibérément entravée.
Une telle situation, si elle venait à être établie, ne relèverait plus de la simple mauvaise gestion humanitaire, mais s’apparenterait à une forme de prise d’otage institutionnalisée. Empêcher des civils de rentrer volontairement dans leur pays d’origine, sous la menace de violences physiques ou de représailles létales, constitue une négation flagrante des principes fondamentaux du droit international des droits humains et du droit des réfugiés.
La frontière, censée être un espace de passage et de souveraineté, se mue alors en instrument de captivité, et le statut de réfugié en fiction juridique imposée.
Face à de telles accusations, le silence, l’inaction ou la minimisation équivaudraient à une forme de complicité morale. Il y a lieu de prendre ces alertes avec le plus grand sérieux, d’exiger des enquêtes indépendantes et de rappeler, avec une fermeté sans équivoque, qu’aucune raison sécuritaire, politique ou économique ne saurait justifier la rétention forcée, la violence ou l’élimination de civils cherchant simplement à retrouver leur foyer.














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