La communauté journalistique internationale monte au créneau pour dénoncer son arrestation et sa détention, qu’elle considère comme une tentative du gouvernement congolais de museler l’une des rares voix objectives du pays.
Le 8 septembre dernier, le correspondant de l’hebdomadaire Jeune Afrique, également lié à Reuters et directeur-adjoint de la publication Actualite.cd, a été interpellé suite à un reportage plein de révélations concernant l’implication éventuelle des services de renseignement militaire congolais, dans le meurtre d’un ancien ministre des Transports, Chérubin Okende, en l’occurrence.
Les chefs d’accusation sont lourds : « propagation de fausses nouvelles », « falsification », « usage de faux » et « distribution de faux documents ».
Pourtant, la preuve que Bujakera n’est pas l’auteur de l’article en question, publié le 31 août par Jeune Afrique, n’a pas tardé à émerger.
Avec l’appui du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et d’autres organes de presse dont Jeune Afrique, des appels pressants sont lancés pour que les autorités congolaises abandonnent ces charges manifestement injustifiées.
Angela Quintal, coordinatrice du programme Afrique du CPJ, a déclaré depuis Durban en Afrique du Sud :
« Les autorités de la RDC doivent abandonner toutes les poursuites judiciaires contre le journaliste Stanislas Bujakera et réformer les lois du pays ».
Elle ajoute que les accusations ne sont qu’un exemple parmi tant d’autres du harcèlement et de la criminalisation auxquels sont confrontés les journalistes en RDC.
L’arrestation de Bujakera et son maintien en détention ont été largement condamnés dans la presse locale, regionale et internationale.
Le tribunal de Kinshasa-Gombe a pourtant refusé une demande de libération provisoire de son avocat Me Diakiese, le 25 septembre, suscitant encore plus d’indignations.
Le Président Félix Tshisekedi, interpellé lors d’une conférence de presse à New York, a éludé la question en invoquant la séparation des pouvoirs, un argument que plusieurs analystes qualifient de "faux-fuyant".
Dans ce contexte préélectoral tendu, l’arrestation de Bujakera soulève de nombreuses questions. S’agit-il d’une tentative de faire taire une des rares voix objectives et critiques ? De museler la presse à l’approche des élections ? On serait dans le droit de les soulever, pas vrai ?
La presse internationale, tout comme de nombreux défenseurs de la liberté d’expression, attendent avec impatience la libération de Bujakera, symbole vivant de la lutte pour la liberté de la presse en RDC.

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