Urgent

Au Nord-Kivu bâtir la paix là où renaît la sécurité

Redigé par Tite Gatabazi
Le 14 août 2025 à 04:56

À Goma, le Réseau des associations pour la promotion des droits de la femme a inauguré un ambitieux programme de consolidation de la paix et de restauration de la cohésion sociale dans les zones récemment rouvertes au retour des déplacés.

Portée par le financement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), cette initiative s’inscrit dans le cadre du plan de réponse à la crise sécuritaire qui, depuis août, déploie ses actions dans les provinces meurtries du Nord et du Sud-Kivu.

Ce projet concentre ses efforts sur les territoires de Masisi, Rutshuru et Nyiragongo, espaces longtemps marqués par la violence et l’exode, où des milliers de familles reviennent après des années de déracinement. Sa vocation première est de fortifier la résilience communautaire, de réactiver les mécanismes locaux et pacifiques de gestion des différends, et de favoriser la réinsertion socioéconomique des populations retrouvant leurs terres et leurs repères. Car la sécurité retrouvée ne suffit pas : elle doit s’accompagner d’un ancrage social renouvelé, garant de la stabilité à long terme.

Ainsi, après une cérémonie de lancement à Sake, dans le groupement de Kamuronza (territoire de Masisi), une rencontre communautaire s’est tenue à Buhumba, en territoire de Nyiragongo, le 11 août 2025. Ce moment d’échange a permis d’associer étroitement la population à la démarche, avec l’appui de la section Genre de la MONUSCO, qui a accompagné trente membres des cellules locales de paix, dont dix femmes, afin d’y intégrer pleinement une approche sensible au genre.

La consolidation de la paix, dans ce contexte, répond à un impératif clair : lorsque le fracas des armes se tait, il faut combler le vide laissé par la peur et la méfiance par des liens humains, une économie revivifiée et un dialogue restauré. Elle permet aux communautés de reprendre leurs activités agricoles, commerciales ou éducatives sans crainte, de reconstruire la confiance mutuelle, et de réapprendre le « vivre-ensemble » là où il avait été brisé.

Car bâtir la paix, c’est comme ériger un édifice : pierre après pierre, pas après pas, chaque geste consolide l’ouvrage et prépare un avenir où la sécurité ne sera plus une parenthèse fragile, mais un socle solide pour la vie collective.

À Goma, le Réseau des associations pour la promotion des droits de la femme a lancé un programme de paix et de cohésion sociale dans les zones rouvertes aux déplacés

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