Selon Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique du Kremlin, le cœur des discussions portera sur « la régulation de la crise ukrainienne » et sur l’ensemble des questions relatives à la sécurité internationale. L’entretien s’ouvrira par un tête-à-tête en présence de traducteurs, avant que les deux dirigeants n’exposent publiquement leurs positions lors d’une allocution commune, symbole d’une diplomatie multiforme et non conventionnelle de Moscou.
La délégation russe sera composée de figures clés de l’appareil étatique : Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Iouri Ouchakov, représentant au ministère de la Défense, Andreï Belooussov et Anton Silouanov, respectivement ministre des Finances et responsable de la politique économique, ainsi que Kirill Dmitriev, directeur du Fonds d’investissement direct russe.
La composition de cette mission illustre avec acuité les ambitions stratégiques de la Russie : Moscou entend combiner la force militaire, le levier économique et la projection diplomatique pour imposer un agenda favorable à ses intérêts en Ukraine.
L’accent sera mis sur la consolidation de zones d’influence, la sécurisation des corridors énergétiques et la neutralisation des pressions occidentales qui tendent à isoler le Kremlin sur le plan international.
Cette initiative survient dans un contexte de relative marginalisation de l’Union européenne, confrontée à une incohérence stratégique dans sa réponse au conflit ukrainien. Tandis que Washington et Londres articulent encore un mélange de diplomatie active et de soutien militaire à Kiev, l’Europe continentale peine à présenter un front unifié face à Moscou. La présence d’un interlocuteur américain hors de l’establishment actuel, à savoir Donald Trump, confère à la Russie une opportunité inédite de contourner l’alignement traditionnel transatlantique et de faire émerger des discussions bilatérales où ses exigences pourraient être examinées sans médiation européenne.
En filigrane, le sommet illustre la volonté russe de réaffirmer son rôle central dans la géopolitique eurasiatique, de remettre en cause les logiques d’endiguement occidental et de mettre en exergue l’impuissance relative des puissances européennes à peser efficacement dans le règlement de la crise ukrainienne. Moscou, par cette démarche, affiche un double objectif : solidifier sa position stratégique dans le conflit et profiter des dissensions au sein de l’Occident pour négocier des conditions avantageuses, en profitant de l’érosion de la cohésion européenne et de la multiplicité des intérêts divergents qui la traversent.

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