Beaucoup de déclarations, communiqués, réactions et messages de condoléances font part d’un immense chagrin, pour celui qui aura marqué la vie française durant plus de cinquante ans.

Homme d’affaires prospère, Tapie transformait tout ce qu’il touche « en or ». Il s’était spécialisé dans le rachat des entreprises en dépôt de bilan avec son ami et Avocat Me Jean Louis Borloo.

De 1986 à 1993, il est le propriétaire et Président de l’Olympique de Marseille et l’amène vers des succès jamais réalisés ailleurs. Tour à tour, quatre titres de champion de France, une coupe de France et en apothéose, le fait grimpé sur le toit de l’Europe avec la victoire en finale de la Ligue des Champions en 1993.

Son club de l’Olympique de Marseille remporta la Ligue des Champions de 1993 avec le seul but du Franco Ivoirien, Basile Boli sur un corner du Ghanéen Abedi Pelé. « L’Afrique réunie pour donner la victoire à la France » s’exclamera le journaliste. C’était le 26 mai 1993 face à l’AC Milan à Munich.

Tapie n’avait pu retenir ses larmes quand il enlaça Boli. Marseille était aux anges et au-delà. Ce dernier a déclaré au journal l’Equipe : « J’étais lié à vie avec lui. Et je serai à la messe parisienne mais aussi à la cérémonie à Marseille ». Il n’était pas le seul.

A ce jour, Tapie reste celui qui aura écrit les plus belles pages de l’Olympique de Marseille, d’où le lien très affectif avec les Marseillais dont le club est une famille. Raison pour laquelle on le surnomma « Le Boss ».

Seul club français de football à avoir remporté cette prestigieuse coupe européenne.
Tapie s’engagera aussi en politique. Elu député à Marseille en 1989 et éphémère ministre de la ville dans le gouvernement Bérégovoy (1992-1993). De 1994 à 1997, il sera élu député européen.

Mais l’affaire Adidas contre le Crédit Lyonnais va lui pourrir l’existence. Une saga judiciaire avec des relents politiques, comme la France en a le secret. Car il avait été floué par le Crédit Lyonnais et subi un véritable acharnement judiciaire.

Même après un arbitrage légal et régulier, ceux qui avaient juré sa perte n’ont voulu rien entendre. Ils constituent un facteur aggravant de sa maladie.

Son décès intervient trois jours avant le délibéré de la Cour d’Appel de Paris dans ce dossier qui lui a envenimé le restant de sa vie depuis 1990.

Juridiquement, il n’y aura ni relaxe, ni condamnation. La Cour sera amenée à constater l’extinction de l’action publique à son encontre. En effet, selon l’article 6 du code de procédure pénale français : « l’action publique pour l’application de la peine s’éteint par la mort du prévenu, la prescription, l’amnistie, l’abrogation de la loi pénale et la chose jugée ». Ainsi, pas de peine sans loi ni prévenu pour la purger. Don’t acte.

Pour lui rendre un dernier hommage et dire adieu au « boss », des obsèques sont prévues ce vendredi 8 octobre en la cathédrale Sainte Marie-Majeure, dite La Major, avant l’inhumation au cimetière de Mazargues. Les Parisiens lui auront rendu hommage mercredi 6 octobre lors d’une messe à Saint- Germain- des- Prés. Sportifs, politiques, artistes, célébrités et des milliers d’anonymes ont tenus à être présents. Il le vaut bien « Le boss ».

Le Maire de Marseille, Benoit Payan a déclaré que « la famille de Tapie souhaitait qu’il entre une dernière fois au Vélodrome ».

Avant d’ajouter : « Marseille sera au rendez-vous pour lui rendre un hommage populaire à sa hauteur ». Car sa marque à Marseille restera indélébile.

Le stade Vélodrome ouvrira ses portes ce jeudi de 16h à 20h et une procession sera organisée par les groupes des supporteurs derrière le cercueil depuis le Vieux-Port jusqu’au stade Vélodrome ou les Marseillais pourront se recueillir.

Zinedine Zidane, sur son compte Instagram a eu ces mots pour Tapie : « A jamais dans la mémoire du club et des Marseillais, que je suis ».

Tapie aura vécu plusieurs vies dans une vie, avec courage, joie et détermination. Il dégageait une chaleur humaine qui ne laissait personne indifférent. Il était convaincu par l’intérêt de sa fonction au service des autres. Lui, l’homme des passions, authentique et généreux.

« Il instillait dans chacun de nous cette idée magnifique de rendre l’improbable toujours possible. Et il aura tout vécu sauf la demi-mesure » estime Poplavsky dans l’Est Républicain.

Dans un entretien du 27 novembre 2020 dans l’émission Sept à Huit, Tapie déclarait : « L’esprit, c’est le cœur et l’âme ».

Et la journaliste Audrey Crespo-Mara qui l’avait interrogé ne tarissait pas d‘éloges à son endroit : « Il est bluffant. Il a une énergie surhumaine. Toute l’équipe a été scotchée par sa volonté de se battre. C’est une leçon de vie ».

C’était aussi ça Tapie.

Et pour finir, dans sa lettre aux Marseillais, le Président Macron, lui aussi fan de l’Olympique de Marseille écrit ceci : « son souffle continuera d’habiter la cité phocéenne. Depuis le cimetière de Mazargues il continuera, j’en suis sûr, de veiller sur cette ville. Nous serons d’ailleurs sans doute quelques-uns à continuer de croire qu’il n’est pas parti, pas lui. Puisque tout est possible. Alors, nous le reconnaîtrons, nous ordonner, mi- sérieux, mi- goguenard, de continuer de croire en nos rêves ».

A l’unisson avec tous ceux qui, comme moi, aiment l’OM grâce à vous, je m’incline devant votre mémoire avec respect, émotions et gravité pour vous dire :
A jamais dans nos cœurs.

Adieu « Le boss » et reposez en paix.