Ces opérations, menées à partir de 5h00 du matin, n’ont pas seulement visé des positions identifiées de l’AFC/M23, mais ont également affecté des zones densément peuplées, exposant des populations civiles à des risques majeurs et irréversibles.
Cette réalité factuelle, rigoureusement datée et géographiquement circonscrite, constitue un élément probatoire d’une force remarquable. Elle vient démentir, avec une éloquence que seule la chronologie des faits permet, les discours officiels invoquant l’attachement du pouvoir central aux initiatives de désescalade et aux mécanismes de cessez-le-feu.
Car il ne saurait y avoir coexistence, dans un même temps politique, entre la rhétorique de la paix et la mise en œuvre d’opérations offensives d’une telle intensité, planifiées, coordonnées et exécutées avec des moyens technologiques sophistiqués.
En ce sens, l’argument avancé par les autorités de l’AFC/M23, selon lequel Kinshasa ferait preuve d’un déficit structurel de volonté politique, ne relève ni de la posture polémique ni de la surenchère verbale.
Il s’enracine, au contraire, dans une lecture rigoureuse des actes posés sur le terrain, lesquels traduisent une logique de confrontation assumée, en rupture manifeste avec toute dynamique de confiance mutuelle. La violation systématique des initiatives de cessez-le-feu apparaît ainsi non comme un accident de parcours, mais comme un mode opératoire récurrent, révélateur d’une stratégie étatique fondée sur la dissimulation et l’ambivalence.
La mauvaise foi présidentielle comme constante politique et obstacle à toute paix crédible
A la lumière de ces événements, l’accusation de mauvaise foi portée contre le président Félix Tshisekedi acquiert une consistance particulière. La mauvaise foi, entendue ici au sens politique et moral le plus strict, ne se limite pas à l’énoncé de promesses non tenues ; elle se manifeste dans l’écart abyssal entre le discours diplomatique, destiné aux partenaires régionaux et internationaux, et la pratique effective du pouvoir sur le terrain militaire.
En autorisant ou, à tout le moins, en ne s’opposant pas à des frappes menées au moyen de drones kamikazes et d’unités navales contre des zones habitées, au moment même où des cadres de négociation et de cessez-le-feu sont officiellement évoqués, le chef de l’État congolais engage la responsabilité politique suprême de son régime. Il installe durablement l’idée que la parole présidentielle est déliée de toute contrainte éthique et que les engagements pris ne valent que tant qu’ils servent une tactique conjoncturelle.
Dès lors, les faits du 19 décembre 2025 s’érigent en démonstration irréfutable de cette duplicité. Ils confèrent une légitimité accrue au discours de l’AFC/M23 lorsqu’il dénonce l’inanité des processus de paix sans garanties effectives et sans mécanismes contraignants.
Plus encore, ils soulignent l’impasse dans laquelle s’enferme Kinshasa : celle d’un pouvoir qui, en préférant la force à la sincérité politique, compromet toute possibilité de règlement durable du conflit et aggrave la défiance déjà profonde des acteurs armés comme des populations civiles.
Ainsi, loin d’être de simples incidents militaires, ces attaques constituent un symptôme révélateur d’une gouvernance marquée par l’incohérence stratégique et l’érosion morale.
Tant que cette mauvaise foi structurelle persistera au sommet de l’État, les cessez-le-feu resteront des proclamations sans substance, et la paix, un horizon sans cesse repoussé par ceux-là mêmes qui prétendent l’incarner.














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