Lors de cet entretien, le Président Kagame a catégoriquement rejeté les accusations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le groupe rebelle M23, qui a récemment pris le contrôle de la ville de Goma, soulignant clairement que ces combattants sont des citoyens congolais luttant pour leurs droits et non des forces rwandaises.

Kagame a également démenti les allégations des autorités congolaises et de certains rapports internationaux selon lesquelles le Rwanda exploiterait illégalement les ressources minières de la RDC. Selon lui, ce sont l’Afrique du Sud et plusieurs pays européens qui profitent principalement des richesses minières congolaises, et non le Rwanda.

Évoquant le déploiement des troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) en RDC, le Président Kagame a remis en question la véritable nature de leur mission. Selon lui, leur présence ne viserait pas principalement à rétablir la paix, mais plutôt à protéger les intérêts miniers de l’Afrique du Sud.

La Secrétaire de Presse du Président, Stephanie Nyombayire, a réagi aux extraits de l’interview diffusés par CNN, dénonçant l’omission de plusieurs éléments clés afin de s’aligner sur une "ligne éditoriale prévisible".

Elle a notamment souligné que Kagame avait abordé la menace posée par les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle opérant en RDC, composés de responsables du génocide de 1994 contre les Tutsi.

Kagame a réaffirmé la détermination du Rwanda à se protéger contre toute menace sécuritaire.

"Leur objectif ne se limite pas à combattre le M23, ils veulent aussi attaquer le Rwanda et renverser notre gouvernement, comme ils l’ont publiquement déclaré. Pensez-vous vraiment que nous resterons passifs et laisserons cela arriver ? Nous nous défendrons par tous les moyens nécessaires. Il n’y a aucun doute là-dessus", a-t-il déclaré.

Le Président a également critiqué le rôle de la communauté internationale dans la crise en RDC, l’accusant d’avoir permis aux FDLR d’opérer en territoire congolais pendant trois décennies.

"Après toutes ces années et près de 40 milliards de dollars dépensés, quelle stabilité a réellement été instaurée ? Accuser le Rwanda n’est qu’un moyen de dissimuler le chaos engendré par la communauté internationale dans notre région", a-t-il insisté.

Le Président a également souligné que "Le problème est facile à comprendre, mais certains le compliquent volontairement pour éviter d’agir. Même la personne la moins informée pourrait en saisir les enjeux 30 ans après."

Selon Kagame, le conflit dans l’est de la RDC a été exacerbé par des influences extérieures collaborant avec le président congolais Félix Tshisekedi.

"Je ne pense pas que quiconque, y compris le Président Tshisekedi, souhaite la guerre. Cependant, il a été poussé par d’autres à engager des conflits inutiles. Si ces ingérences extérieures n’existaient pas, il pourrait peut-être revenir à la raison et choisir la voie pacifique", a-t-il affirmé.

"Je me concentre sur la protection de mon pays et la gestion des affaires nationales pour garantir la paix. Pendant ce temps, Tshisekedi est obsédé par l’humiliation et son propre ego. On ne peut pas diriger un pays ni résoudre des problèmes régionaux en se basant uniquement sur l’ego." a poursuivi le Président.

Le Président Kagame a mis en évidence la stratégie du Rwanda en matière de sécurité nationale : "Pour nous, la priorité est claire : nous devons nous protéger. L’histoire, notamment celle de 1994, nous a enseigné que personne ne viendra à notre secours. C’est pourquoi nous avons investi massivement dans notre sécurité et notre défense, et les résultats parlent d’eux-mêmes."

La Secrétaire de Presse du Président a réagi aux extraits de l’interview diffusés par CNN, dénonçant l’omission de plusieurs éléments clés.