Le ministère de la Santé a confirmé que la situation reste critique, qualifiant l’épidémie de « phase aiguë » en raison de la hausse constante du nombre de malades. Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, le ministre Roger Kamba a indiqué que la semaine dernière, environ 1 500 nouveaux cas étaient enregistrés, chiffre qui a désormais dépassé les 2 000.

Le choléra est une maladie ancienne en RDC, où il est présent depuis 1973, principalement dans l’est du pays. Cependant, cette année, sa propagation s’est accélérée et a gagné des régions jusque-là moins touchées, notamment la capitale Kinshasa, qui compte plus de 17 millions d’habitants.

Parmi les provinces les plus affectées, la Tshopo se démarque comme la plus durement touchée, suivie par Kinshasa, le Sud-Kivu, le Maniema et le Nord-Kivu. Le taux de mortalité moyen au niveau national est désormais de 3 %, mais atteint un pic alarmant de 9 % dans la capitale. Des cas isolés ont aussi été détectés dans des provinces du centre du pays, suscitant l’inquiétude des autorités sanitaires.

Le ministre de la Santé a rappelé que malgré les efforts déployés, environ 80 % des décès surviennent encore au sein des communautés, avant même que les malades ne puissent bénéficier de soins hospitaliers.

Parmi les facteurs aggravants de cette épidémie, les autorités pointent du doigt les inondations récurrentes, l’absence d’eau potable, les conditions d’hygiène précaires et les déplacements massifs de populations. « Le choléra est essentiellement transmis par des mains sales, de l’eau contaminée ou des aliments mal préparés », a expliqué le ministre, insistant sur la nécessité pour la population de ne pas s’automédiquer.

Cette flambée épidémique n’est pas propre à la RDC, puisque plusieurs pays de la région, dont l’Angola, la Zambie, la Tanzanie et le Soudan du Sud, connaissent également des situations préoccupantes.

Pour limiter la propagation transfrontalière de la maladie, le gouvernement congolais a annoncé un renforcement des contrôles sanitaires aux postes frontaliers, dans le cadre du Programme national d’hygiène aux frontières.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait officiellement déclaré l’épidémie de choléra en RDC le 5 mai 2025, soulignant la nécessité d’une mobilisation accrue des moyens de prévention et de traitement.

La République démocratique du Congo fait face à une montée préoccupante de l’épidémie de choléra, qui sévit actuellement dans 17 provinces du pays