Cette initiative découle d’un partenariat entre le gouvernement et la Fondation " Bill & Melinda Gates ", officialisé par la signature d’un protocole d’accord lors du récent Sommet mondial sur l’IA en Afrique.

Piloté par le Ministère des TIC et de l’Innovation et hébergé au Centre rwandais pour la Quatrième Révolution Industrielle (C4IR Rwanda), ce hub vise à devenir un carrefour continental pour le développement et le déploiement de solutions d’intelligence artificielle à fort impact. La Fondation Gates s’est engagée à soutenir ce projet ambitieux à hauteur de 7,5 millions de dollars sur les trois prochaines années.

La ministre des TIC et de l’Innovation, Paula Ingabire, a souligné que le hub mettra l’accent sur l’innovation concrète dans des secteurs essentiels tels que la santé, l’agriculture et l’éducation — des domaines qui ont un impact direct sur la vie de millions d’Africains.

« Nous sommes enthousiastes à l’idée de ce partenariat avec la Fondation Gates autour du Centre de Mise à l’Échelle de l’IA, conçu comme une plateforme pour développer et diffuser des solutions d’intelligence artificielle, en commençant par trois secteurs clés : la santé, l’agriculture et l’éducation », a-t-elle déclaré.

Le ministère précise que le hub ne se limitera pas à la création de solutions technologiques, mais veillera également à ce que l’IA soit déployée de manière éthique, inclusive et durable — des principes souvent négligés dans la course effrénée à l’innovation.

Le Dr Trevor Mundel, président de la division Santé mondiale à la Fondation Gates, a qualifié ce partenariat de stratégie essentielle pour lever les obstacles à la mise à l’échelle technologique, afin que l’intelligence artificielle puisse véritablement bénéficier aux populations qui en ont le plus besoin.

Le hub s’appuiera sur les avancées du pays en matière de transformation numérique, notamment des projets innovants comme "Zipline" — le système de livraison de fournitures médicales par drones lancé en 2016. Dans le domaine agricole, dont dépend une grande partie de la population africaine, l’IA pourrait permettre d’optimiser les rendements et de mieux répondre aux défis liés au changement climatique. Dans le secteur éducatif, des solutions d’IA à grande échelle pourraient élargir l’accès à un enseignement de qualité et contribuer à réduire les inégalités persistantes.

Ces efforts ont permis au Rwanda de se distinguer comme un pôle technologique émergent, attirant des acteurs mondiaux et positionnant le pays en modèle d’innovation dirigée par l’Afrique.

Des discussions sont déjà en cours pour étendre ce type de hub à d’autres pays, notamment le Sénégal, le Kenya et le Nigéria. En créant un réseau panafricain de centres d’innovation en IA, l’initiative pourrait stimuler une collaboration régionale sans précédent et favoriser une croissance partagée.

Le sommet de deux jours, qui s’est déroulé au Centre de Convention de Kigali les 3 et 4 avril, a réuni des dirigeants africains et internationaux, des experts en technologies et des décideurs politiques pour débattre du rôle crucial de l’intelligence artificielle dans l’avenir du continent.

Lors de cet événement, le Président Paul Kagame a encouragé les dirigeants africains à embrasser l’intelligence artificielle, soulignant que le continent « ne peut pas se permettre d’être une nouvelle fois à la traîne ».

« Nous devons nous adapter, coopérer et être compétitifs, car c’est dans notre intérêt. C’est pour cela que nous sommes ici », a affirmé Paul Kagame.

Le protocole d'accord a été signé par Paula Ingabire et le Dr Trevor Mundel

Le président de la division Santé mondiale à la Fondation Gates, a qualifié ce partenariat de stratégie visant à lever les obstacles à l'échelle technologique

La ministre des TIC et de l'Innovation a souligné que le hub se concentrera sur l'innovation dans des secteurs clés