En RDC faute de débattre l’on insulte

Redigé par Tite Gatabazi
Le 11 juin 2025 à 02:43

Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui ministre des Transports après avoir lamentablement failli dans ses fonctions de ministre de la Défense, s’est semble-t-il découvert une nouvelle vocation : celle, bien misérable, de pourfendeur public par calomnie.

Délaissant les hautes sphères du débat d’idées, il s’adonne désormais à une entreprise systématique de dénigrement, travestissant la critique en loyalisme feint, usurpant la posture du défenseur du Chef de l’État, lequel, hélas, ne dédaigne pas de se complaire lui-même dans cette médiocrité orchestrée. Il s’agit là de l’arme des faibles, de ceux que l’intelligence rebute et que la vérité effraie.

Lorsqu’on ne dispose d’aucun argument, lorsqu’on ne maîtrise ni les fondements éthiques du débat ni les exigences déontologiques de l’engagement public, il ne reste que les raccourcis des médiocres : l’injure, l’attaque ad hominem, la menace.

Incapables de contester les idées, ils visent les personnes. Incapables de réfuter la pensée, ils salissent la réputation : cette stratégie perverse qui consiste à jeter l’opprobre sur autrui par des accusations infondées, des allégations mensongères, ou des insinuations malveillantes.

Cette sempiternelle tentative d’humiliation identitaire, ressassée avec une constance navrante, n’est rien d’autre qu’une litanie éculée, un refrain usé jusqu’à la corde par ceux qui, faute d’arguments valables, s’enfoncent dans les abîmes de la bassesse verbale.

L’obsession de réduire l’identité d’un individu à une assignation ethnique présumée trahit moins une hostilité réelle qu’une pauvreté intellectuelle crasse. A force d’être répétée, cette antienne perd jusqu’à son venin : elle devient un disque rayé, désaccordé, ridicule dans sa prévisibilité, pathétique dans sa prétention à nuire.

Qu’on se le dise : l’injure identitaire, lorsqu’elle est mille fois servie, ne blesse plus, elle révèle, chez celui qui la profère, le vide sidéral de la pensée, l’incapacité chronique à élever le débat, et la volonté désespérée de frapper là où l’on croit que l’ego vacille. Mais le mien ne vacille pas. Que l’on trouve donc autre chose. Car ici, ni la honte ni la peur ne trouvent asile.

Il semble désormais illusoire, voire presque héroïque, de croire encore en la possibilité d’un débat digne de ce nom, fondé sur l’échange argumenté, la confrontation loyale des idées et le respect mutuel des intelligences.

Les joutes politiques, au lieu de tendre vers l’élévation, se réduisent trop souvent à des pugilats stériles, livrés au vacarme de l’invective et aux affres de l’ego blessé. Et pourtant, l’histoire, silencieuse mais vigilante, observe.

Les congolais, bien qu’éprouvés, discernent. Et la postérité, intransigeante, tranchera. Elle ne retiendra ni les cris ni les insultes, ni les petites lâchetés ni les grandes lâmes de l’orgueil : elle retiendra les idées, les visions portées dans l’adversité, les engagements assumés sans tapage.

C’est là que réside le véritable legs politique dans la clarté de la pensée et la noblesse du combat, non dans le tumulte des passions éphémères.

Jean-Pierre Bemba, aujourd’hui ministre des Transports après un échec flagrant comme ministre de la Défense, s’est visiblement reconverti en calomniateur public

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