« À moins qu’on me dégomme, on me tue », a-t-il lancé devant ses partisans ou ce qui en reste a Bruxelles , dénonçant avec véhémence les manipulations qui entourent l’initiative de dialogue. Mais derrière cette véhémence s’esquisse une réalité plus complexe, celle d’un chef d’État oscillant entre posture de conciliateur et pratique de la dénégation.
En effet, le président Tshisekedi affirme rejeter certaines formes de dialogue, dénonçant des tentatives de présenter le processus comme une entreprise unilatérale où il serait exclu de toute légitimité. « Oui, nous ne voulons pas de ce dialogue-là. On veut d’un dialogue entre Congolais qui sont tous contre cette agression », précise-t-il, dévoilant ainsi une ligne de fracture entre un dialogue supposé inclusif et une interprétation qui favorise ses seuls alliés ou sympathisants. Cette rhétorique, loin d’apaiser les tensions, révèle l’usage stratégique de la parole présidentielle comme instrument de contrôle et de désinformation.
Parallèlement, Tshisekedi a mis en place une structure issue de son cabinet, chargée de collaborer avec les confessions religieuses pour harmoniser la feuille de route du dialogue national. Cette initiative, présentée comme un « pacte social pour la paix et le bien-vivre », s’inscrit dans une logique de communication soigneusement calibrée, visant à donner l’apparence d’un engagement inclusif tout en conservant la maîtrise des leviers décisionnels.
Les Églises, traditionnellement perçues comme garantes d’un consensus moral et social, se retrouvent instrumentalisées dans un cadre où la volonté présidentielle dicte les modalités de leur participation.
Cette dissonance entre discours et action illustre parfaitement ce que l’on pourrait qualifier de double jeu présidentiel : accepter ostensiblement la médiation des plateformes religieuses, promettre un dialogue inclusif, puis se rétracter ou trahir ces engagements dans la pratique.
L’envoi de conseillers et de porte-parole sur les plateaux télévisés pour critiquer ou manipuler la parole des responsables religieux constitue une illustration patente de cette stratégie, où le verbe officiel se substitue à la sincérité et où l’apparence supplante la substance.
Ainsi se dessine un visage paradoxal de la présidence Tshisekedi : celui d’un dirigeant qui conjugue habilement promesse et reniement, conciliation affichée et exclusion effective, dialogue proclamé et contrôle absolu.
La légitimité de ses initiatives de dialogue, déjà fragile, se trouve compromise par cette dialectique de la contradiction, laissant percevoir au citoyen averti un scepticisme croissant et une défiance envers l’autorité, désormais perçue moins comme garante de paix que comme maître de l’artifice politique.
En définitive, la politique de Félix Tshisekedi apparaît comme un exercice subtil mais inquiétant de manipulation institutionnelle et sociale, où l’image d’un président conciliateur masque une réalité d’instrumentalisation et de reniement systématique.
Loin de susciter l’unité et la confiance, ce double visage nourrit l’incertitude et accentue la défiance, révélant les limites profondes de ce que certains appellent encore le dialogue national.

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