Les discussions, auxquelles a participé l’ambassadeur Johan Borgstam, envoyé spécial de l’UE pour la région des Grands Lacs, ont été qualifiées de franches et productives. Elles ont porté sur les préoccupations sécuritaires du Rwanda et l’escalade des tensions dans l’est de la RDC, où le groupe rebelle AFC/M23 a récemment pris le contrôle des villes de Bukavu et Goma.
Le ministre Kabarebe a fermement rejeté toute comparaison entre le conflit en RDC et la guerre en Ukraine, qualifiant toute tentative d’associer ces deux crises de politiquement motivée et trompeuse. Il a souligné que de tels parallèles ne font que détourner l’attention des véritables causes de l’instabilité dans la région.
« La situation dans l’est de la République démocratique du Congo n’a rien de comparable avec le conflit en Ukraine. Toute tentative d’établir un tel parallèle est purement politique et ne fait que masquer les véritables enjeux », indique un communiqué du Ministère des Affaires étrangères.
Le Rwanda a mis en avant la présence de plus de 200 groupes armés dans l’est de la RDC, dont les FDLR, une milice composée d’individus responsables du génocide contre les Tutsi en 1994. Kigali souligne que ce groupe, sanctionné par l’ONU et les États-Unis, constitue une menace majeure pour la sécurité régionale et doit être neutralisé.
Le gouvernement a également tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’il décrit comme une "menace existentielle" à ses frontières. Il dénonce la présence d’une coalition militaire internationale, regroupant les FDLR, les forces burundaises, les milices ethniques Wazalendo ainsi que des mercenaires européens.
Le ministre a insisté sur le fait que le Rwanda exige des garanties sécuritaires solides, notamment le retrait de toutes les forces étrangères stationnées près de ses frontières et une résolution durable de la question du M23, un conflit enraciné dans des décennies de marginalisation et de persécution des Congolais d’expression kinyarwanda.
Par ailleurs, le Rwanda a vivement critiqué la gestion de la crise par la RDC, accusant son gouvernement d’instrumentaliser les sanctions internationales pour dissimuler ses échecs en matière de gouvernance, de respect des droits humains et de lutte contre la corruption.
Kigali a souligné que les sanctions imposées au Rwanda ne favorisent pas la paix, mais sapent au contraire les efforts diplomatiques menés par les acteurs africains.
Le ministre Kabarebe a également dénoncé ce qu’il considère comme une application sélective par l’UE des principes de souveraineté et d’intégrité territoriale. Il a rappelé que le Rwanda a subi de multiples violations de ses frontières depuis 2018, l’amenant à prendre des mesures défensives qui resteront en place tant que ses préoccupations sécuritaires ne seront pas pleinement prises en compte.
La réunion s’est conclue sur un appel du Rwanda à l’UE, l’exhortant à jouer un rôle plus constructif dans la résolution de la crise, en privilégiant les faits plutôt que les considérations politiques. Kigali a réitéré son engagement en faveur d’une paix régionale et a invité ses partenaires internationaux à soutenir les efforts visant à instaurer une stabilité durable dans la région des Grands Lacs.
« Le Rwanda encourage les États membres de l’UE à s’impliquer activement dans les efforts de paix régionaux et à éviter de mêler politique et questions de paix et de sécurité », conclut le communiqué.
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