Quatre sites emblématiques du Rwanda — Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero — ont été inscrits en 2023 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce 7 avril 2025, un partenariat a été annoncé pour renforcer l’impact pédagogique de ces mémoriaux. L’initiative vise à former les gestionnaires et le personnel des sites à l’accueil des groupes scolaires, à améliorer les expositions et à développer des contenus éducatifs destinés aux établissements scolaires. Ce projet, mis en œuvre en collaboration avec " l’Aegis Trust " et le ministère de l’Unité nationale et de l’Engagement civique (MINUBUMWE), a pour objectif de renforcer l’enseignement et la transmission de la mémoire du génocide contre les Tutsi auprès des jeunes générations, en assurant une approche éducative adaptée et percutante.

Commentant cette initiative, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a souligné l’importance cruciale de préserver la mémoire des victimes du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

« Ce qui s’est passé au Rwanda touche l’humanité toute entière. L’éducation et les médias ont été manipulés pour transformer des citoyens ordinaires en bourreaux. Nous avons le devoir de transmettre inlassablement l’histoire du génocide, par respect pour les victimes et pour empêcher que de telles atrocités ne se reproduisent jamais. Partout, l’éducation doit devenir un puissant levier de mémoire, de réconciliation et de paix », a-t-elle déclaré.

Dans le cadre de cette initiative, l’UNESCO déploiera une équipe d’une quinzaine de jeunes chercheurs, de professionnels du multimédia et d’artistes rwandais pour enrichir les expositions et améliorer la signalétique dans les mémoriaux. Un accent particulier sera mis sur la préservation de la « mémoire vivante » du génocide contre les Tutsi, notamment par la numérisation des témoignages de survivants, la production de films documentaires et la réalisation de projets photographiques. Cette démarche vise à renforcer la transmission de la mémoire et à sensibiliser les générations futures aux horreurs du génocide tout en favorisant la réconciliation et la paix.

Par ailleurs, l’UNESCO s’engage à former le personnel des mémoriaux afin de lui permettre d’accueillir et d’accompagner les groupes scolaires de manière plus efficace. Ce personnel sera également mis en réseau avec des homologues d’autres sites mémoriels pour échanger leurs expériences et établir des partenariats avec des associations de survivants ainsi qu’avec la communauté éducative.

L’UNESCO développera également de nouveaux contenus pédagogiques en kinyarwanda, en anglais et en français, destinés à aider les enseignants à préparer les visites scolaires dans les mémoriaux. De plus, l’organisation collaborera avec de jeunes créateurs de contenu rwandais pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux. Ces initiatives viseront à promouvoir les sites mémoriaux, à sensibiliser à la mémoire du génocide contre les Tutsi et à lutter contre la falsification de l’histoire et la désinformation en ligne sur les événements de 1994.

L’UNESCO a exprimé son intention de collaborer avec le gouvernement afin de renforcer le rôle éducatif des sites mémoriaux

La Directrice générale de l’UNESCO, a souligné l’importance cruciale de préserver la mémoire des victimes du génocide contre les Tutsi