Elle est la fille de l’ex-ministre des affaires étrangères au Gouvernement de transition (Avril 1992 - dirigé par le Premier Ministre Agathe Uwilingiyimana. Lui, Boniface Ngulinzira est réfugié depuis la nuit du 6 avril 1994 à l’ETO/Ecole Technique Officielle de Kicukiro alors gardée par les Casques Bleus belges, eux aussi entourés de part et d’autre et encerclés par les irascibles INTERAHAMWE, prêts à l’action.
Elle confie qu’elle a alors treize ans quand les Casques bleus belges, la peur dans l’âme, ont décidé de lever le camp et quitter la sécurité de l’ETO, laissant à la merci de ces Interahamwe les plus de 2.000 réfugiés Tutsi. Il y avait parmi eux son père ministre. Il sera vite transformé en bouillie par les machettes de ces sauvages Interahamwe.
Pour rappel, feu Ngulinzira était particulièrement pris en grippe par les Interahamwe qui lui reprochaient d’avoir mené à terme les Accords d’Arusha d’Août 1993. Pire encore, ils l’accusent d’ "avoir vendu le Rwanda aux Inkotanyi" du FPR (Front Patriotique Rwandais). Cela lui vaut d’être effacé dans le registre de l’Etat civil. Il ne figure nul part comme citoyen rwandais, rapporte certains sources qui ajoute que par après, il demande de nouveau d’être enregistré comme citoyen rwandais avec n’importe quelle ethnie qu’on jugera lui donner.
1994 sonne le glas et le 11 avril 1994, aussitôt après le départ des Casques Bleus belges qui gardaient l’ETO, il est découpé en mille morceaux par les machettes des Interahamwe. Il ne recouvra sa nationalité que dans l’au delà pour avoir cru sérieusement que les Bahutu et les Batutsi peuvent, à partir des Accords d’Arusha, revivre socialement ensemble et partager le pouvoir politique.
"il y a des images qui ne quittent jamais un enfant dans le jeune âge. Le père d’Ujeneza n’est pas mort normalement mais plutôt dans des tortures atroces", a dit un survivant trouvant qu’il est difficile pour ses enfants de pardonner cet arbitraire qui a eu lieu en 1994.
Entretemps, Madame Ujeneza Ngulinzira alias Zaha Boo, la fille du défunt ministre est devenue écrivaine. Elle ne décolère pas contre les négationnistes du génocide des Tutsi.
Elle trouve qu’ils trichent criminellement contre leur conscience, comme quoi il leur est impossible de se redraper de l’habit décent de l’humanisme.
"Dès que quelqu’un dit "génocide" rwandais, les négationnistes saluent son action. Mais c’est normal. La plupart de ces mômes n’ont perdu ni maman ni papa, ni frères ou soeur en ces temps-là. Ils n’ont personne à commémorer. Ils n’étaient pas chassés de leurs maisons", a ainsi réagi l’écrivaine contre les individus qui qualifient maladroitement le Génocide perpétré contre les Tutsi du Rwanda de 1994.
Elle ne tolère pas ces Rwandais spirituellement stériles qui, "incapables de se taire, ils viennent ici sur Twitter narguer les rescapés du génocide perpétré contre les Tutsi".
L’écrivaine poursuit ces négationnistes tout en montrant qu’il n’est en aucun cas autorisé à tremper dans l’amalgame : "Pour mener à ’bien’ (on devrait plutôt dire ’à mal’) ce projet génocidaire, les opposants politiques ont également été massacrés. Et ces opposants étaient accusés d’avoir trahi la cause hutue", continue-t-elle tentant de montrer que son cher père politicien et enseignant d’université, alors âgé de 43 ans a subi un tragique sort avec 3.000 Tutsi, le 11 avril après un long calvaire forcé et bien encadré par des milliers d’Interahamwe, de plus de 2 kilomètres de l’ETO de Kicukiro à, en amont.
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