L’illusion d’un dialogue brisé par la duplicité de Kinshasa

Redigé par Tite Gatabazi
Le 6 août 2025 à 05:28

Alors que les regards de la communauté internationale restaient tournés vers Doha, espérant y voir se dessiner les contours d’un véritable règlement pacifique de la crise congolaise, aucun signal tangible n’est venu confirmer la tenue de la rencontre initialement programmée entre les délégations de Kinshasa et de Goma.

Une fois encore, le processus a été mis en échec, sciemment entravé par les manœuvres dilatoires du régime congolais. L’attitude du président Félix Tshisekedi, érigé en commandant suprême d’une prétendue croisade pour la paix, trahit en réalité une logique de confrontation délibérée : il viole les engagements pris, bloque les mécanismes de mise en œuvre et sabote, méthodiquement, toute tentative de réconciliation durable.

Cette obstruction systématique, savamment déguisée en patriotisme d’État, conforte un agenda de guerre soigneusement préparé, au détriment des principes même que les parties avaient endossés à Doha. Les appels au dialogue ne trouvent aucun écho auprès d’un pouvoir qui a fait de la fuite en avant militariste une stratégie politique à part entière. Le médiateur qatari, visiblement trop conciliant ou insuffisamment informé, tarde à tirer les conclusions qui s’imposent : la mauvaise foi congénitale du régime de Kinshasa n’est plus à démontrer, elle est manifeste et gravissime.

Les principes de Doha piétinés : un simulacre d’engagement trahi par Kinshasa

À Doha, les parties avaient pourtant solennellement reconnu que la restauration de l’autorité de l’État ne pouvait intervenir qu’en aval d’un règlement effectif des causes profondes du conflit. Cette restauration devait être consubstantielle à un accord de paix durable, lequel aurait défini dans un esprit de rigueur méthodologique les étapes, les modalités et le calendrier de ce retour progressif de l’autorité étatique sur l’ensemble du territoire national. Une vision responsable, équilibrée et conforme aux standards internationaux en matière de résolution de conflits.

Mais Kinshasa, fidèle à sa tactique du double discours, s’est empressée de renier cet engagement de bon sens. L’orgueil étatique y prend le pas sur la lucidité stratégique. En sabotant les mécanismes consensuels agréés dans la Déclaration de principes, le régime Tshisekedi persiste dans une logique d’affrontement, préférant la coercition militaire à la restauration par le consensus.

L’annonce péremptoire de Jaquemain Shabani, émissaire du pouvoir, selon laquelle aucun prisonnier ne serait libéré, signe une volonté manifeste d’humilier la partie adverse, de torpiller les avancées diplomatiques et de miner les prémices d’un climat de confiance. C’est là une preuve éclatante que le régime n’a jamais eu l’intention d’honorer ses engagements : il instrumentalise les processus de paix comme autant de vitrines sans substance, en attente du moment propice pour relancer l’agression.

Washington, Doha : les engagements foulés aux pieds par l’usurpateur de Kinshasa

Il faut rappeler que les discussions de Doha s’inscrivaient dans le prolongement direct de l’accord de paix bilatéral signé à Washington, le 27 juin 2025, entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda. Cet accord, qualifié d’historique, prévoyait l’ouverture immédiate de négociations directes entre les parties dès la mise en œuvre des engagements contenus dans la Déclaration de principes. L’objectif, clairement défini, était de parvenir à la signature d’un accord de paix global et contraignant au plus tard le 17 août 2025.

Mais cet agenda, méticuleusement élaboré par les médiateurs régionaux et internationaux, est désormais menacé par l’acharnement de Kinshasa à dévoyer l’esprit de l’accord. En s’enfermant dans une rhétorique martiale, en refusant tout compromis, en méprisant les exigences de justice transitionnelle et de sécurité partagée, le régime Tshisekedi torpille non seulement la paix dans l’Est du pays, mais aussi l’architecture régionale de stabilité.

Son arrogance, désormais démasquée, éclate au grand jour : elle révèle un pouvoir obsédé par sa propre survie, prêt à sacrifier le destin de millions de Congolais sur l’autel de ses ambitions belliqueuses.

Le monde est témoin. Il observe, médusé, la persistance d’un banditisme d’État désormais sans fard. Mais il devra, tôt ou tard, en tirer toutes les conséquences car la paix, qu’on la renie ou qu’on la reporte, finit toujours par réclamer justice.

Alors que l’on espérait à Doha un progrès vers la paix en RDC, aucune confirmation n’est venue quant à la rencontre prévue entre Kinshasa et Goma

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