Un panel de trois juges a estimé qu’il existait « des motifs raisonnables » de croire que Kony est responsable de 29 chefs d’accusation, dont des meurtres, des viols et des réductions en esclavage sexuel, commis alors qu’il dirigeait l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), une milice qui a terrorisé le nord de l’Ouganda dans les années 1980 avant d’étendre ses exactions à d’autres régions d’Afrique centrale.

La procureure adjointe Mame Mandiaye Niang a rappelé que la campagne de terreur menée par la LRA a laissé des cicatrices profondes dans les communautés affectées : « Le tissu social et culturel du nord de l’Ouganda a été déchiré et peine encore à se reconstruire », a-t-elle souligné.

L’audience a marqué la première fois que la CPI procédait à une confirmation de charges en l’absence du suspect. Les avocats de Kony ont dénoncé cette procédure, estimant que le fait de tenir l’audience sans leur client violait son droit à un procès équitable et que « la chaise vide » dans la salle d’audience entravait leur capacité de défense.

Joseph Kony est devenu mondialement connu en 2012 après le succès viral de la campagne « Kony 2012 », initiée par le groupe Invisible Children pour sensibiliser l’opinion publique internationale et inciter à son arrestation. Cependant, malgré les efforts soutenus de la communauté internationale, Kony reste introuvable.

Sa force, réduite à environ 100 hommes, a conduit les forces américaines et ougandaises à mettre fin à leur chasse en 2017, l’insurrection ne constituant plus, selon eux, une menace sérieuse pour l’Ouganda. Il se cacherait actuellement dans des zones frontalières isolées du Soudan et de la République centrafricaine.

La LRA est tristement célèbre pour l’abduction de milliers d’enfants transformés en soldats ou en esclaves sexuels, pour les massacres et mutilations de civils, ainsi que pour le déplacement de plus de deux millions de personnes dans plusieurs pays, dont l’Ouganda, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et la République centrafricaine.

Kony a fondé la LRA en se présentant comme un prophète et médiateur spirituel, prônant un État théocratique basé sur les Dix Commandements et la tradition Acholi, mêlant christianisme mystique et nationalisme local.

La CPI a confirmé les charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité contre le chef rebelle ougandais Joseph Kony