La MONUSCO face à la colère des habitants de l’est de la RDC

Redigé par Alain Bertrand Tunezerwe
Le 24 janvier 2025 à 02:29

Les habitants de l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) avaient accueilli avec immense espoir l’arrivée des forces de la MONUC, devenue plus tard MONUSCO. Ces soldats, déployés par les Nations Unies, étaient perçus comme les garants d’une paix tant attendue dans une région dévastée par des décennies de violence et de conflits armés. Cependant, plus de 20 ans après leur arrivée, les résultats de cette mission se révèlent largement décevants et suscitent de vives critiques.

Créée pour lutter contre les groupes armés tels que les FDLR, responsables de nombreuses atrocités dans la région, la MONUC n’a pas été en mesure d’accomplir sa mission. En 2010, la mission avait été rebaptisée MONUSCO, avec un mandat élargi, et malgré les équipements sophistiqué de ses forces (chars, avions de combat, armes lourdes), la situation reste préoccupante. Les habitants de l’est de la RDC continuent de vivre dans la peur et la violence quotidienne.

Lors d’une conférence de presse tenue le 9 janvier 2025, le Président Paul Kagame, a vivement critiqué l’échec de la mission. « L’une des raisons principales de la présence de la MONUSCO dans l’est de la RDC était de résoudre le problème des FDLR. Pourtant, après 30 ans et des milliards de dollars dépensés, les FDLR sont toujours actifs. » a-t-il affirmé.

Depuis 2021, les forces armées ougandaises mènent l’opération « Shujaa » visant à combattre les ADF, groupe armé actif dans la région depuis les années 1990. Le général ougandais Felix Kulayigye n’a pas hésité à critiquer la MONUSCO, qualifiant ses soldats de "touristes en uniforme". « Pourquoi le Congo n’a-t-il toujours pas de sécurité après 64 ans de présence de l’ONU ? Comparez cela aux résultats obtenus par l’Union africaine en Somalie, et vous verrez qui fait du vrai travail. » a-t-il déclaré lors d’une émission télévisée.

Les violences des groupes armés, tels que les FDLR, ont causé des souffrances et des pertes humaines considérables. Entre janvier et septembre 2009, les FDLR ont tué jusqu’ à 732 civils, selon Human Rights Watch. En 2020, l’ONU a rapporté que 1 235 civils avaient perdu la vie en seulement trois mois, souvent à proximité des bases de la MONUSCO. En 2022, des manifestations contre la MONUSCO avaient éclaté, faisant 43 morts, victimes des forces de sécurité congolaises. Les habitants, désillusionnés, accusent les forces onusiennes de ne pas remplir leur mandat de protection et de permettre aux groupes armés d’agir en toute impunité.

Face à ces critiques croissantes, le gouvernement congolais avait annoncé le retrait des forces de la MONUSCO pour décembre 2023. Toutefois, ce délai avait été repoussé à décembre 2024, en raison de la situation sécuritaire toujours fragile dans la région. Parallèlement, le budget de la mission a été réduit, passant de 1,06 milliard de dollars pour l’exercice 2023/2024 à 918 millions de dollars pour l’exercice 2024/2025.

Créée pour lutter contre les groupes armés tels que les FDLR, responsables de nombreuses atrocités dans la région, la MONUC n’a pas été en mesure d’accomplir sa mission.
Lors d’une conférence de presse tenue le 9 janvier 2025, le Président Paul Kagame, a vivement critiqué l’échec de la mission.
Le général ougandais Felix Kulayigye n’a pas hésité à critiquer la MONUSCO, qualifiant ses soldats de "touristes en uniforme".

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