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La famille francophone en deuil

Redigé par Tite Gatabazi
Le 25 octobre 2021 à 03:35

Celui qui a donné ses lettres de noblesse à la direction des affaires juridiques et de la coopération judiciaire de l’organisation internationale de la francophonie, « OIF » après avoir été son représentant au bureau régional pour Afrique de l’Ouest, l’Ambassadeur Pasteur Nzinahora, nous a quitté le 22 octobre 2021.

Précédemment ambassadeur du Burundi en France, ancien Président de la Cour Suprême du Burundi.

Nzinahora était l’incarnation de la bienveillance.

Il avait l’intelligence et la tempérance qui forçait le respect. Homme de convictions et de dialogue, il avait un excellent relationnel.

Il est de ces personnes qu’on rencontre et qui deviennent des lumières pour nous.

Quand je lui avais rapporté qu’il était très apprécié dans le milieu diplomatique de Lomé/Togo, naturellement il chercha à savoir d’où je tenais cette information.

Et spontanément je lui répondis : du directeur de cabinet du Président Eyadema. « Ah bon, tu le fréquentes ! » s’exclama-t-il, avant de me confier : « garde le pour toi ».

Il était d’une modestie qui détonnait et était toujours d’un bon conseil.
Nzinahora m’a initié à la diplomatie en m’introduisant auprès des noms qui comptaient sur la scène africaine.

Djovi Gali, Ministre Togolais des droits de l’homme.

Pr Robert Dossou, l’artisan de la conférence nationale et la transition réussie du Bénin, que j’ai eu l’honneur d’inviter au Rwanda en 2002.

Adama Dieng, juriste Sénégalais, l’ancien Président du Mali Amadou Toumani Touré et j’en passe.

Qu’est-ce que j’ai été flatté, que plus d’une fois, il me compare à Eugène Nindorera, pour qui j’avais admiration et affection.

« Vous avez en partage la passion du droit, l’intelligence et la fougue de la jeunesse », aimait-t-il à me répéter sur le ton de la confidence.

Que des soirées passées à discuter politique et diplomatie !

Et ces rendez-vous à Kigali avec le Ministre de la Justice, Mucyo Jean de Dieu et le très respecté Président de la Cour Suprême, Siméon Rwagasore.

Ce soir là où personne ne voulait quitter le restaurant, tellement la discussion sur l’organisation judiciaire était agréable.

Mais, tous les trois, vous n’êtes plus de ce monde et vous me manquez.
Je revois encore son visage s’illuminé lors de nos retrouvailles dans le quinzième arrondissement de Paris en novembre 2004.

Lorsque je lui annonçais que je venais effectuer un master en droit international, option diplomatie et négociations stratégiques. Il m’avait juste gratifié de « tu as les prés requis, ce sera facile pour toi » ! Il était content pour moi, j’en étais fier.

Et nous avons repris nos discussions chaque fois que les agendas le permettaient.

La disparition de ce grand homme, à tous égards, que fut Nzinahora est une grande perte.

La famille francophone est en deuil et le Burundi perd un grand serviteur de l’Etat. Et le Rwanda, un ami. Encore un baobab qui s’en va.

Je garde, à titre personnel, de Nzinahora, un être d’une noblesse d’âme et d’une élégance morale le plus reconnaissant des souvenirs.

Je vous pleure comme on pleure un parent.

J’ai une pensée très forte à l’endroit de votre famille biologique : Yves, Diane, Sarah et Maman ; à qui je présente mes condoléances les plus attristées ainsi qu’à tous vos proches.

Et je m’incline avec émotion et affection, la gorge nouée et les yeux mouillés face à cette perte.

Ce fut un privilège pour moi de vous avoir connu.

Adieu Excellence et reposez en paix auprès du Seigneur !

Ambassadeur Pasteur Nzinahora, un homme exceptionnel est parti

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