Le Président Kagame dénonce le double standard des pays européens sur la crise de l’Est de la RDC

Redigé par IGIHE
Le 28 novembre 2025 à 10:00

Lors d’un échange avec la presse, ce 27 novembre 2025, le Président Paul Kagame a vivement critiqué l’attitude de plusieurs pays européens dans la gestion de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

Il a notamment dénoncé leur insistance à vouloir rouvrir l’aéroport de Goma alors que l’espace aérien congolais est officiellement fermé et que la région demeure sous la menace des FDLR, un groupe composé de responsables du génocide contre les Tutsi au Rwanda en 1994, opérant dans l’Est de la RDC depuis près de trois décennies.

En octobre 2025, la France avait réuni plusieurs partenaires internationaux afin d’élaborer des moyens d’acheminer de l’aide humanitaire destinée aux populations du Nord et du Sud-Kivu. À cette occasion, le président Emmanuel Macron avait assuré que l’aéroport de Goma serait rouvert prochainement pour faciliter ces opérations humanitaires.

Toutefois, pour le Président Kagame, cette proposition relève de l’incohérence. « Aucun avion ne survole l’Est du Congo, car le gouvernement de la RDC a fermé son espace aérien. Alors, comment voulez-vous rouvrir un aéroport alors que l’espace aérien est fermé ? », a-t-il déclaré.

Le chef de l’État a affirmé que les pays européens accusent systématiquement le M23 d’être soutenu par le Rwanda, tout en évitant soigneusement d’évoquer le rôle des FDLR.

« Ceux qui contrôlent réellement l’aéroport de Goma ne sont pas le M23, mais ces Européens qui ont la main sur les FDLR. Voilà pourquoi ils ne s’expriment jamais sur ces derniers. À chaque fois que la crise de l’Est du Congo est évoquée, ils insistent sur le “M23 soutenu par le Rwanda”. Mais dès qu’il est question des FDLR, leurs voix s’éteignent : ils chuchotent, évitent le sujet et veillent à ne pas être entendus », a-t-il lancé.

Il a également rappelé que les FDLR contrôlent de vastes territoires dans l’Est de la RDC, parfois en collaboration avec des éléments des FARDC. « Les FDLR affrontaient le M23 bien avant que ce dernier n’atteigne l’aéroport de Goma. Le président Macron a-t-il déjà dit quelque chose sur les FDLR ? Vous connaissez la raison : il existe une longue histoire entre ces FDLR et certains pays européens », a-t-il insisté.

Le Président Kagame a souligné que, du côté du gouvernement congolais, certaines personnes contribuent à maintenir l’insécurité, sans pour autant mettre en cause l’ensemble de l’administration de Kinshasa.

Il a ensuite critiqué ce qu’il estime être le refus volontaire de certains pays européens de reconnaître leur responsabilité dans les souffrances du Rwanda, jusqu’à la tragédie de 1994.

« Ceux qui pensent pouvoir nous réduire au silence afin que nous renoncions à évoquer leur rôle dans les événements tragiques qui ont marqué le Rwanda, et qui se prolongent aujourd’hui en RDC à travers des discours de haine incités par certains dirigeants et leurs alliés européens, se trompent. Ils cherchent à masquer ces vérités tout en commentant Goma, le M23 et ses acteurs, mais jamais ceux qui exercent une influence sur le gouvernement congolais et les FDLR. Ainsi s’explique le silence persistant sur les FDLR. », a-t-il déclaré.

Le Président Kagame a en outre affirmé que si les Européens souhaitent que les Africains réexaminent le rôle que ceux-ci ont joué dans l’histoire douloureuse du Rwanda et de la région, cela peut être fait.

le Président Kagame a vivement critiqué l’attitude de plusieurs pays européens dans la gestion de la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC
Le Président Kagame s’exprimait lors d’un échange avec la presse, ce 27 novembre 2025

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