La neutralisation contrainte des FDLR ou les limites de Tshisekedi

Redigé par Tite Gatabazi
Le 24 novembre 2025 à 02:58

Le président Tshisekedi, malgré ses efforts de trainer les pieds, se voit désormais contraint de lâcher prise sur le dossier des FDLR.

Dans une tentative de repousser l’inévitable, il aura multiplié les consultations et bons offices de Bangui à Niamey, en passant par les séjours réguliers du fils d’Habyarimana à Kinshasa, cherchant à offrir une branche politique aux FDLR.

Mais ces manœuvres, déjà fragilisées par leur incohérence stratégique, se sont irrémédiablement heurtées à la complexité intrinsèque d’un dossier que le président Tshisekedi a, de toute évidence, sous estimé, révélant au grand jour ses limites personnelles ainsi que l’insuffisance de ses moyens intellectuels et diplomatiques pour en appréhender les ressorts profonds.

Car nul gouvernement, soucieux de sa dignité et respectueux des normes qui régissent la communauté internationale, ne saurait s’autoriser à composer avec un groupe génocidaire sans se placer ipso facto en contravention flagrante avec le droit international, les conventions qu’il a librement ratifiées et les principes les plus élémentaires de la morale publique.

Une telle compromission, en plus d’être juridiquement indéfendable, constitue une tache infamante sur l’honneur de l’État, portant atteinte à la fois à son crédit diplomatique, à son intégrité institutionnelle et à la conscience éthique de la nation qu’il prétend représenter.

A Washington, les délégués congolais, rwandais, américains et qataris examinent désormais des stratégies d’action offensive contre les FDLR, mouvement sanctionné par l’ONU et qualifié de génocidaire par les nations unies. Ce thème a constitué le cœur des échanges lors de la quatrième réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, tenue les 20 et 21 novembre, initiative née de l’accord de paix du 27 juin entre Kinshasa et Kigali.

Si les participants ont reconnu les difficultés persistantes sur le terrain, ils ont également esquissé des mesures concrètes pour imposer la reddition des FDLR, dans la continuité d’une campagne menée par l’armée congolaise, qui les appelle à déposer les armes.

Cette offensive a récemment été renforcée par le lancement d’une station de radio à Walikale, au Nord-Kivu, destinée à diffuser le message et à convaincre les combattants de se soumettre.

Pourtant, la détermination des FDLR demeure entière et leur refus catégorique de déposer les armes s’accompagne désormais d’une mobilisation inédite de leurs soutiens, au point que certains relais médiatiques, y compris la Radio France Internationale, leur ont offert une tribune complaisante, en flagrante violation des règles déontologiques les plus élémentaires.

A cette dérive s’ajoute l’agitation fébrile des réseaux négationnistes, vent debout pour préserver ce funeste fonds de commerce, dont ils tirent depuis des années une influence idéologique et un capital politique aussi obscènes que persistants.

Ensemble, ces facteurs renforcent la capacité de nuisance des FDLR et érigent un obstacle d’autant plus redoutable pour les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux qu’il s’étend désormais bien au delà du champ militaire pour s’ancrer dans le domaine symbolique, médiatique et mémoriel.

L’heure est à la mise en œuvre de mesures tangibles et coordonnées, révélant un basculement potentiel vers une phase offensive dont l’efficacité sera cruciale pour rétablir la sécurité dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Le président Tshisekedi, malgré ses efforts de trainer les pieds, se voit désormais contraint de lâcher prise sur le dossier des FDLR

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